Macron : "Port du masque obligatoire dans les lieux clos" et "100 milliards supplémentaires"

15 juillet 2020 à 7h10 par Iris Mazzacurati avec AFP

Le président de la République lors de l'interview télévisée sur TF1 et France 2, le 14 juillet.

Crédit : Capture écran Youtube/France 24

Au lendemain de l'interview que le président de la République, Emmanuel Macron a accordé pour le 14 juillet, quels sont les principaux points à retenir ?

100 milliards d'euros supplémentaires pour relancer l'économie de la France touchée par la crise sanitaire, le port du masque obligatoire dans les lieux publics clos... Voici les principaux points de l'interview télévisée sur TF1 et France 2 du président de la République :



  • Relance : 100 milliards supplémentaires


Le plan de relance de l'économie française représentera "au moins 100 milliards d'euros", en plus des 460 milliards déjà engagés en mesures sectorielles et de soutien à l'économie depuis le début de l'épidémie, a annoncé Emmanuel Macron.


"On met avec ce plan de relance, en plus de cet argent déjà mis, au moins 100 milliards pour faire la relance industrielle, écologique, locale, culturelle et éducative. Je suis convaincu qu'on peut bâtir un pays différent d'ici à dix ans".



  • Les jeunes, "priorité" de la relance


Le gouvernement va mettre en place un "dispositif exceptionnel d'exonération des charges pour les jeunes" afin de favoriser l'embauche de salariés à "faibles qualifications, jusqu'à 1,6 Smic". Ce dispositif, destiné à faire de la jeunesse "la priorité de cette relance", est "exceptionnel parce qu'il durera un à deux ans".



  1. Macron a également annoncé la création de 300.000 contrats d'insertion et de 100.000 places supplémentaires en service civique.



  • Lieux publics clos : port du masque obligatoire


Le président a souhaité que le port du masque soit "obligatoire dans tous les lieux publics clos" à partir du 1er août, suggérant aux Français de "porter le masque au maximum quand ils sont dehors et, a fortiori, quand ils sont dans un lieu clos", parce que "nous avons des signes que (l'épidémie) repart quand même un peu".



  • Deuxième vague : la France sera "prête"


"Nous serons prêts" en cas de "recrudescence" de l'épidémie avec des "stocks et des approvisionnements sécurisés", a assuré le chef de l'Etat.



  • Contre le "nationalisme sanitaire"


La France figurera "parmi les premiers pays" à bénéficier d'un vaccin contre le coronavirus mais il serait "absurde" de faire du "nationalisme sanitaire" en la matière.



  • Rentrée scolaire : "quasi normale"


La rentrée des 12 millions d'élèves français en septembre sera "quasi normale", a affirmé Emmanuel Macron, insistant sur le besoin de soutenir "les enfants qui ont le plus souffert du confinement". Mais "s'il y avait une accélération (du virus) pendant le mois d'août, on sera amené à revoir cette rentrée".



  • Réforme des retraites 


"Nous ne ferons pas l'économie d'une réforme de notre système de retraite, pour qu'il soit viable". Néanmoins, cette réforme "ne peut pas se faire comme elle était emmanchée avant la crise du Covid".



  • Pas de hausse d’impôts


"Il y a une trajectoire fiscale qui a été décidée, votée par la représentation nationale, c'est celle qui sera tenue". "On ne résout pas une crise comme celle-ci en augmentant les impôts".



  • "Si on dit aux salariés de faire un effort, l'actionnaire doit faire un effort aussi".


Emmanuel Macron a appelé à une "modération des dividendes" de la part des entreprises ayant demandé à leurs employés de diminuer leurs salaires. "Si on dit aux salariés de faire un effort, l'actionnaire doit faire un effort aussi".



  • Police : généralisation des caméras-piétons


Le président a annoncé la généralisation des caméras-piétons "avant la fin du quinquennat" pour les forces de l'ordre, afin notamment de lutter contre les contrôles au faciès, qui peuvent être source de discrimination alimentant une "défiance démocratique".



  • Présomption d'innocence


Emmanuel Macron a dit respecter "l'émoi et la colère" des féministes après l'arrivée au ministère de l'Intérieur de Gérald Darmanin, en raison des accusations de viol qui le visent, mais a défendu cette nomination au nom de la présomption d'innocence.


"Si, à partir du moment où quelqu'un est accusé, mais pas jugé, il devient en quelque sorte la victime d'un jugement de rue, ou de réseaux sociaux, parce qu'il y a une émotion (...) alors notre démocratie change de nature, elle devient une démocratie d'opinion".



  •  Lutte contre le réchauffement climatique : l’inscrire "vite" dans la constitution


Emmanuel Macron a souhaité inscrire "le plus vite possible" la lutte contre le réchauffement climatique dans la Constitution, demande formulée par la Convention citoyenne sur le climat. Mais "il faut d'abord qu'il y ait un vote par l'Assemblée puis le Sénat dans des termes conformes (...). A ce moment-là, il peut y avoir ou un congrès ou un référendum".



  •  "Renovation" énergétique et fret ferroviaire


Emmanuel Macron veut lancer "un grand programme de rénovation" énergétique, à destination des écoles et des Ehpad.


Il a aussi souhaité "redévelopper le fret ferroviaire massivement", les trains de nuit, et les petites lignes de train, "parce que tout ça permet de faire des économies, permet de réduire nos émissions" polluantes.