Boulanger en grève de la faim : l'apprenti guinéen régularisé

15 janvier 2021 à 7h57 par Iris Mazzacurati

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Stéphane Ravacley avait entamé une grève de la faim il y a dix jours pour protester contre l'expulsi
Crédit : SEBASTIEN BOZON / AFP

"Laye est régularisé ! Et il reprend le travail mardi !", a jubilé Stéphane Ravacley, le boulanger de Besançon en grève de la faim depuis plus d'une semaine pour protester contre l'expulsion de son apprenti guinéen, à l'annonce jeudi 14 janvier de la régularisation du jeune homme par la préfecture de la Haute-Saône.

La préfecture a confirmé dans un communiqué que le jeune apprenti avait été "admis au séjour en France après l'examen de nouvelles pièces apportées à son dossier", qui ont notamment permis "d'établir formellement son état civil, en lien avec les autorités consulaires de la République de Guinée".

La préfète Fabienne Balussou a ainsi décidé de délivrer un titre de séjour à Laye Fodé Traoré, 18 ans, prenant également en compte "son parcours d'intégration jusqu'alors exemplaire" et "ses perspectives d'insertion professionnelle", à savoir une formation complète auprès du boulanger bisontin.

A l'annonce de sa régularisation, Laye a "pratiquement pleuré", a confié son maître d'apprentissage qui entend désormais l'embaucher.

"C'est une grande joie, une victoire. Maintenant, on va aussi se battre pour les autres" qui sont dans le même cas ailleurs en France, a ajouté le boulanger.

"Je suis tellement heureux. J'aimerais vraiment remercier tous ceux qui m'ont soutenu et mon patron également et mon foyer aussi", a lancé le jeune homme devant les caméras de France 3 Franche-Comté. "Je suis fier de mon patron et du combat qu'il a mené", a-t-il insisté.

Pris en charge en France en tant que mineur isolé, Laye Fodé Traoré n'avait pas obtenu de titre de séjour à sa majorité. La préfecture considérait jusqu'à présent que les documents d'identité du jeune homme n'étaient pas authentiques.

Mobilisés pour Laye Fodé Traoré


Stéphane Ravacley avait entamé une grève de la faim il y a dix jours pour protester contre l'expulsion de son apprenti. Il avait également lancé une pétition qui avait recueilli mardi plus de 220 000 signatures.

Très faible après avoir perdu huit kilos, l'artisan avait été pris en charge aux urgences mardi après un malaise. Il a annoncé jeudi qu'il allait recommencer à s'alimenter normalement. Des personnalités du monde politique, syndical, artistique ou littéraire, notamment, avaient appelé lundi le président Emmanuel Macron à "aider le boulanger de Besançon en grève de la faim", dans une tribune publiée dans l’Obs.

(Avec AFP)