Des migrants forcés à errer toute la nuit dans le 93 (vidéo)

19 novembre 2020 à 14h20 par Maud Tambellini

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Plusieurs associations dénoncent le traitement "inhumain" réservé aux migrants de l'ancien camp de l
Crédit : Imprim écran Twitter @RemyBuisine

Des policiers qui chassent des migrants toute la nuit pour les empêcher de s'installer et dormir ; la vidéo filmée en Seine-Saint-Denis suscite une vague d'indignation. Selon l'AFP, 300 à 400 personnes errent dans le département après l'évacuation d'un camp mardi près de l'A 1.

Mardi matin, les forces de l’ordre ont procédé à l’évacuation d’un camp de migrants réunissant plus de 2500 personnes sous le pont de l’autoroute A 1 à Saint-Denis. Si une bonne partie a été prise en charge et évacuée vers des hébergements provisoires ; notamment dans des gymnases réquisitionnés par l’Etat dans le Val-de-Marne ; ce n’est pas le cas de tous.

Selon l’AFP qui a contacté l’association Utopia56, un millier de personnes n’aurait pas bénéficié d’une prise en charge et de 300 à 400 migrants ont été forcés à errer à Saint-Denis et Aubervilliers la nuit dernière.

Ils ont été forcés à errer car la police les suivait afin d’éviter qu’ils ne s’installent pour dormir et former ainsi un nouveau camp. Plusieurs vidéos des faits ont été tournées par le journaliste Remy Buisine. Dans l’une d’entre elles, on entend un policier dire «  dégage, bouge » à un migrant fatigué de marcher au bout de la nuit.

Les migrants leur ont alors répliqué « nous ne sommes pas des animaux, nous sommes des humains ». Ces vidéos ont suscité une vague d’indignation. Pour le président d’Utopia56, "C'est inhumain. L'objectif de la police, c'était clairement de les rendre fous, d'éclater ces groupes et d'en arrêter certains pour remplir les centres de rétention, pour faire disparaître les 1.000 personnes qui sont restées sur le carreau", a-t-il poursuivi.

Dans une lettre envoyée jeudi au préfet de région pour lui demander les modalités de prise en charge de ces personnes en errance, la députée (LFI) de Paris Danièle Obono a dénoncé une situation "préoccupante et indigne, puisqu'elle plonge dans une précarité extrême des centaines de personnes à l'arrivée de l'hiver".