Face au Bidonville, le maire bloque l'autoroute

3 juillet 2017 à 10h40 par Rédaction

VOLTAGE

Ça s'annonce compliqué ! Le maire (PCF) de Gennevilliers (Hauts-de-Seine) estime ne pas avoir été entendu par l'état. Il réclame depuis des semaines le démantèlement d'un camp de Rom le long de la N315. De quoi provoquer une belle pagaille dans le Val-d'Oise en direction de Paris ce mardi matin.

Attention aux bouchons ! Le maire (PCF) de Gennevilliers (Hauts-de-Seine) estime ne pas avoir été entendu par l’état. Depuis des semaines rien n’a été fait pour accélérer le démantèlement du bidonville installé sur le talus de la N315. En conséquence, la mairie a prévu de bloquer de bon matin l’accès à cet axe très fréquenté sur le viaduc de Gennevilliers dans le sens province-Paris depuis l’A15. De 7h, à 9h, un secteur à éviter pour les automobilistes franciliens qui se dirigent en direction de Paris.

200 à 300 Roms vivent dans ce bidonville qui a poussé le long de la route reliant le Val-d’Oise à Paris. Son démantèlement, décidé par le tribunal administratif de Nanterre le 4 mai, n’a toujours pas eu lieu. Le maire de Gennevilliers, Patrice Leclerc, veut maintenir la pression. Le but, selon lui n’est pas non plus de mettre toutes ces personnes dehors sans solutions de relogement. Il s’agit plus d’une question de sécurité.

Une opération similaire déjé menée fin avril 

L’élu, qui avait déjà bloqué la nationale le 27 avril, veut rééditer l’opération. Mais cette fois sur l’A15. Il avait prévenu que si fin juin, les familles n’étaient pas relogées et le bidonville démantelé, l’autoroute serait bloquée dans le sens province-Paris pour causer un maximum d’embouteillage et se faire entendre. .

Fin avril dernier, le coup de force n’était pas passé inaperçu, auprès des médias et surtout des automobilistes. La route avait été fermée au niveau du pont de Gennevilliers à l’aide d’une épaisse chaîne et d’un véhicule municipal. Des élus, écharpes tricolores en bandoulière, ne passaient pas inaperçus en distribuant des tracts aux automobilistes, plus ou moins compréhensifs au départ.

Le ton énervé se calme rapidement à la lecture du document qui évoquait des personnes en danger «à moins d’un mètre d’une autoroute urbaine très fréquentée». D’autant que la situation s’est dégradé depuis cette action. Le 7 mai dernier, soit 3 jours après la décision du tribunal de Nanterre d’autoriser le démantèlement du camp, un incendie s’y est déclaré après une dispute entre deux occupants. Fort heureusement pas de blessés à déplorer. Une enquête sociale, a depuis été menée par six médiateurs de la plate-forme régionale d’Accueil, d’information, d’orientation et de suivi des occupants de campements illicites (AIOS), pour évaluer la situation sociale des occupants, en vue d’éventuels relogements.