Femme morte sur un brancard en 2018 : l’AP-HP mise en examen pour « homicide involontaire »

26 mars 2021 à 12h20 par Lucas Pierre

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L'hôpital Lariboisière, à Paris, est visé.
Crédit : CC0

L'AP-HP a été mise en examen le 3 mars dernier pour « homicide involontaire » après la mort d'une patiente à l'hôpital Lariboisière, à Paris, restée douze heures sur un brancard. À l'époque déjà, nombreux étaient ceux qui pointaient du doigt le manque de moyens dans les hôpitaux.

Vers un procès pour l’Assistance Publique-Hôpitaux de Paris ? C’est en tout cas une possibilité. L’AFP a appris ce jeudi 25 mars que l’AP-HP avait été mise en examen le 3 mars dernier. Mise en examen pour « homicide involontaire » alors qu’une patiente mourrait dans les urgences de l’hôpital Lariboisière, à Paris, en 2018. Elle était restée douze heures sur un brancard avant de perdre la vie.

Concrètement, il est reproché à l’AP-HP de ne pas avoir « adapté l’organisation, les locaux et les effectifs des personnels aux besoins du service des urgences de l’hôpital Lariboisière avec pour conséquences le décès de la patiente. L’avocat de la famille de la victime a réagi à cette mise en examen : « La responsabilité de l’AP-HP est pleinement engagée, et je m’étonne de la voir se défendre en se déchargeant sur son personnel qui dénonçait déjà à l’époque des manques de moyens ».

Un manque de moyens, 2 ans avant la pandémie

La victime, Micheline Cyril, 55 ans, avait été retrouvée morte, la nuit du 17 au 18 décembre 2018, « d’une défaillance respiratoire aiguë secondaire à un oedème pulmonaire », résultat d’une série de dysfonctionnements comme la surveillance défaillante de la patiente et un d’un délai de prise en charge très important selon une enquête interne de l’AP-HP.

Ce drame avait alors alimenté le débat sur le manque de moyens que subit le monde hospitalier. Le rapport de l’AP-HP et de l’Agence régionale de santé (ARS) demandait aussi une « réflexion nationale sur la définition de normes relatives aux moyens nécessaires » pour les services d’urgence. Cinq syndicats déploraient qu’il ait fallu attendre la mort de la patiente pour que la direction de l’AP-HP ne réagisse.