Journée Spéciale 93 – Comment les Seyquano-Dionysiens voient-ils la banlieue ?

23 février 2017 à 10h08 par Rédaction

VOLTAGE

Dans le cadre de la Journée Spéciale Saint-Denis, visant à mettre en lumière le département de manière positive après les récentes tensions dû à l'arrestation violente de Théo, les journalistes de la rédaction sont allés à la rencontre des Seyquano-Dyonysiens (les habitants du département Seine Saint Denis) et plus précisément des Aulnaysiens et Aulnaysienne afin de leur donner la parole et comprendre leur vision de la banlieue.

Yassine, Raphael, Maëlys et Cassandra ont accepté de répondre à nos questions.

Yassine, 28 ans d’Aulnay sous Bois, habite le quartier de la « Rose des Vents » (celui de Théo) Pour lui, le plus difficile pour sortir de la banlieue c’est de trouver un job, une mission quasi impossible selon lui.

« Ça fait trois ans que je suis au chômage, ça fait trois ans que je cherche un emploi que ce soit juste pour ramasser des papiers, ou faire des jardins on ne trouve pas aujourd’hui. Dès qu’on dit 93, Aulnay-Sous-Bois, ils ont peur. Mais pourquoi ont-ils peur ? On n’est pas des animaux, on est des êtres humains comme tout le monde. Là, les jeunes ils sortent de l’école, ils ont des diplômes, des bacs +5, mais ils habitent dans des quartiers sensibles et ils ne trouvent rien. C’est malheureux. »

Raphaël, 31 ans de Pantin est commerçant sur les marchés depuis des années. Il a l’habitude d’écumer les villes du « 93 » et d’y implanter son stand. Alors la Seine St Denis aujourd’hui, c’est un département compliqué ?

« C’est pas forcément que de les zone urbaine sensible, il n’y a pas que des quartiers défavorisés, il y a une certaine population populaire. Mais des gens qui se lèvent le matin et qui vont travailler ce n’est pas forcément la ghettoïsation et le communautarisme. »

Maëlys et Cassandra, deux amies d’Aulnay-sous-Bois, croisées près de la gare RER. Alors quand elles racontent venir du « 93 », quelles sont les réactions ?

« Souvent on nous dit ‘Tu viens du 93 ohlala y’a que des racailles, il n’y a que des mauvaises fréquentations’ alors que non ! Ici les gens sont sociables en fait, il y en a qui ont peur de ça, c’est ça le problème. Forcément là pendant la manifestation c’est pas ce qu’il ont fait de mieux. Le fait de manifester c’est bien, mais le problème c’est qu’il y en a toujours deux ou trois qui dérapent, qui cassent et les autres suivent inconsciemment. ça pourrait servir mais quand ça finit comme ça ne sert à rien, ça nous dessert et c’est dommage parce que ça donne une mauvaise image de notre département. »