Journée Spéciale 93 – Interview de Jhamel Abderhaman, secrétaire de l'association MEJLESS

23 février 2017 à 10h07 par Rédaction

VOLTAGE

Dans le cadre de la Journée Spéciale Saint-Denis, visant à mettre en lumière le département de manière positive après les récentes tensions dû à l'arrestation violente de Théo, les journalistes de la rédaction sont allés à la rencontre des personnalités importantes du 93.

Zoom sur Jhamel Abderhaman, 25 ans secrétaire de l’association MEJLESS basée à Bobigny. Cette association a pour mission de développer des actions socio-éducatives en faveur des familles et jeunes de la ville de Bobigny.

 

Violence, drogue, misère : des termes souvent entendus pour qualifier la Seine St Denis. Que ressentez-vous face à cette stigmatisation dénoncée par les habitants de la Seine St Denis ?

« Une sorte de rage de vaincre, puisqu’on sait d’où on vient et on sait où on veut aller. C’est le but, c’est ce qu’on explique aux jeunes ‘vous savez d’où vous venez ici c’est Bobigny, donnez-vous les moyens et on peut y aller.’ Même nous, tout le travail de l’association c’est de prouver aux jeunes qu’ils peuvent y aller, qu’ils aient confiance en eux. Ici il y a beaucoup de manque de confiance en soi. Notre travail c’est de les booster et de leur montrer qu’ils peuvent avoir le même niveau et même dépasser celui qui est en face d’eux. »

Un constat en Seine St Denis, selon lui : on n’est pas traité de la même manière, notamment quand on entreprend des études. C’est là que le plus dur commence pour être à égalité!

« Il faut se battre deux fois plus, pour prouver et pour être au niveau des autres. Lorsqu’ils vont à la fac ils remarquent qu’ils sont vite dépassés par rapport à d’autres élèves, donc ils redoublent d’efforts pour être au niveau et avoir leurs diplômes. On leur dit que ce n’est pas un tare d’être du 93, que c’est même une belle chose qu’il faut montrer qu’on peut y aller, même si on est du 93 ou de Bobigny on peut trouver un travail, on peut créer son entreprise on peut donner un bonne image de nous. »

Au contact des habitants de Bobigny au quotidien, comment vivent-ils la Seine St Denis? Quel regard ont-ils de leur département ? 

« Ils ont une vision plutôt positive. Quand ils essaient de trouver des stages ou du travail, ils ont difficultés par exemple par rapport à leurs noms, ou par rapport à l’endroit où ils ont eu leurs diplômes puisqu’un diplôme du 93, n’est pas égal à un diplôme du 75 par exemple. On a un aspect où il faut se battre deux fois plus. »