Les taxis ne voleront pas sur la Seine

24 octobre 2017 à 8h32 par Mikaà«l Livret

VOLTAGE
Crédit : La Seine à Paris

Les SeaBubbles, ces taxis volants en forme de bulle, devaient être testés sur la Seine prochainement. Mais finalement, les fondateurs de cette start-up décident de s'installer en Suisse. Les négociations avec le port autonome de Paris viennent d'échouer. La fin d'un projet ambitieux débuté voilà 18 mois.

Les bulles ne verront pas le jour. Après un premier test concluant, le SeaBubble, ce bateau électrique qui survole à 30 km/h l'eau, ne verra pas le jour à Paris. En tout cas pas tout de suite. L'idée avait pourtant séduit la ville. Les engins pouvaient relier le musée d'Orsay à la Tour Eiffel en quelques minutes et répondaient aux critères de la maire de faire de Paris une ville écologique grâce à leur "zéro bruit, zéro vague et zéro émission" de carbone.  

Mais devant les obstacles administratifs, Alain Thébault, le concepteur du projet, renonce. À Paris, l'accostage coute trop cher, et le règlement est trop contraignant : "Ce qui coince, ce sont des règles qui ont été mises en place il y a 140 ans, pour les péniches Freycinet. Il y a des règles de vitesse. Malheureusement, aujourd'hui, on fait des bateaux qui volent. Et la vitesse pour voler, elle est un peu plus élevée que la vitesse actuelle de 12 km/h", explique le concepteur.

Selon l’inventeur, le port autonome de Paris lui proposait, pour s'installer, des pontons contre 1.000 euros par jour, «sans aucun branchement» alors que deux communes suisses se disent prêtes à financer les infrastructures. L’autre grand problème à Paris, c'est donc la vitesse. Sur la Seine elle y est radicalement limitée entre 12 et 18km/h selon les zones, pour des questions de sécurité mais surtout de pollution. Une problématique qui ne s'applique pas vraiment pourtant aux Sea Bubbles, 100 % électrique. 

C'était pourtant bien parti

En juin dernier, la maire de Paris avait assisté à un "vol" d'essai sur la Seine. Sea Bubbles, start-up créée par un ancien skipper et un ancien champion de planche à voile, se présentait comme le futur de la navigation maritime à Paris. Mais, faute d'accord avec le port autonome de Paris, les entrepreneurs ont renoncé à s'y installer.  "On ne va pas continuer à pédaler dans le vide en passant des mois à discuter avec les administrations" s'est insurgé Alain Thébault, le créateur. De son côté, le port autonome se défend: "Les règles sont les mêmes pour tous et les grilles tarifaires sont votées par notre conseil d'administration".

Pas question d'abandonner le projet

Une flotte de taxis et de bus électriques qui volent sur la Seine pour désengorger la capitale par le fleuve, plus d'embouteillages, zéro pollution... Pour la mairie de Paris, pas question d'abandonner le projet. La ville compte bien faire bouger les lignes. Paris ne sera donc pas ville-pilote au printemps prochain, c'est Genève et le lac Léman qui accueilleront les premiers SeaBubbles.