Nanterre : au commissariat, une prise en charge personnalisée des femmes victimes de violences

1er avril 2021 à 8h53 par Mikaël Livret

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Le commissariat de Nanterre propose une initiative unique en �}le-de-France pour les femmes victimes
Crédit : CCO

Le commissariat de Nanterre dans les Hauts-de-Seine expérimente une prise en charge "personnalisée" et "efficace" lors du dépôt de plainte.

Visiophone spécifique, bureau isolé et prise en charge personnalisée. Le commissariat de Nanterre, conscient des lacunes dans l'accueil des femmes victimes de violences, a mis en place depuis quelques semaines un dispositif spécifique d’accueil des femmes victimes de violence.

"Pour une femme victime, venir au commissariat n'est pas anodin, surtout pour des motifs qui relèvent de l'intime et de la vie privée. C'est pratico-pratique, notre accueil n'était pas du tout adapté", souligne le commissaire divisionnaire Michel Chaballier, à l'initiative de ce dispositif mis en place en février.

Avant, les victimes devaient sonner à un interphone unique, devant les grilles du commissariat. Une fois dans les locaux, elles formulaient leur demande derrière une épaisse baie vitrée qui les séparait du fonctionnaire de police. Elles devaient parler fort dans le hall, devant tout le monde pour être entendues.

Les forces de l'ordre disposent désormais d'une "trame" avec une série de questions et d'une "grille d'évaluation des dangers", et ont "pour consigne" de prendre les plaintes dans un bureau isolé. 

170 personnes en garde à vue pour "violences conjugales"

L'idée est aussi d'"accompagner" les femmes qui ont parfois besoin de plusieurs fois avant de porter plainte, explique Salia David, une assistante sociale à demeure au commissariat aux côtés d'une psychologue. 

Depuis la mise en place de ce dispositif "unique" en Île-de-France, 15 femmes sont venues porter plainte pour des faits de violences sexistes ou sexuelles.

En 2020, ce commissariat, qui dispose d'une brigade de protection de la famille de quatre agents, a comptabilisé 170 personnes en garde à vue pour "violences conjugales".

Dans une enquête publiée le 24 mars, le collectif #Noustoutes dénonçait une "mauvaise prise en charge" des victimes de violences par les forces de l'ordre, après avoir recueilli 3 500 témoignages anonymes. En tout, 66% faisaient état d'un mauvais accueil : 7 sur 10 dénonçaient une banalisation des faits de la part des forces de l'ordre, 55% une culpabilisation de la victime et près de 30% des moqueries.

(Avec AFP)