Paris : des habitants du 20ème arrondissement se mobilisent contre des dealers

22 janvier 2020 à 12h31 par Virgil Bauchaud

VOLTAGE
Des riverains veulent chasser les dealers de leur quartier.
Crédit : Pixabay

À Paris, dans le XXème arrondissement, des habitants veulent reprendre le contrôle de leur quartier. Depuis plusieurs années, l'espace public est squatté par les dealers.

Ils se lancent eux-mêmes dans la chasse aux dealers. Dans le XXème arrondissement de Paris, des habitants de la rue des Haies veulent reprendre le contrôle de leur quartier. Dans leur viseur ? L’existence d’un trafic de drogues qui provoque des attroupements quasi-quotidiens de dizaines de personnes en bas de leurs immeubles. « Le problème existe depuis des années », nous confie Nadège, qui vit ici depuis 4 ans. « Des fois je n’ai même pas accès à ma porte d’entrée, vous devez vous excusez de rentrer chez vous ».

Cette situation, Nadège n’est pas la seule à la vivre. Ces riverains excédés sont réunis dans l’association ARMBH (Association Réunion Marc Bloch Haies), dont Philippe est aussi membre : « ce trafic se fait sous les yeux de tous. Les parents doivent passer avec leurs enfants devant une haie de gens en train de fumer de l’herbe. C’est un peu embêtant quand vous êtes avec des petits ».

« On appelle le 17 presque tous les soirs »

Face à ce constat, même la police semble désabusée. La mairie d’arrondissement affirme que plus de 400 patrouilles ont été effectuées dans la rue des Haies l’an dernier. « On appelle le 17 presque tous les soirs. On ne peut pas dire qu’il ne se passe rien, puisque nous sommes en relation avec une cellule de la police qui nous rend des comptes. Mais c’est difficile de prendre les dealers en flagrant délit, ils ont des guetteurs », ajoute Nadège.

Pour faire bouger les choses, l’association a organisé sa première « voisinade » samedi dernier. Une sorte de fête des voisins qui avait pour but de réunir un maximum d’habitants pour occuper l’espace public et déloger les dealers. Mais ces riverains ne sont pas les seuls dans cette situation. En octobre dernier, à Saint-Denis, des familles avaient été menacées après avoir dénoncé la présence de dealers dans leur quartier. Plus récemment dans le Val-de-Marne, une habitante avait aussi pointé du doigt un point de deal dans son immeuble. Son chien avait été tué en représailles.