Paris : les gilets jaunes blessés sont-ils fichés à l’hôpital ?

24 avril 2019 à 7h35 par Mikaà«l Livret

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Crédit : Pixinio

L'AP-HP et l'Agence régionale de Santé assurent que les notes conservées au moment des prises en charge ne peuvent être considérées comme du fichage. Le Canard enchaîné affirme être en possession de preuves accablantes.

Un fichage en règle ? L’Assistance Publique-Hôpitaux de Paris (AP-HP) dément avoir mis en place un système de fichage des personnes blessés lors de manifestation, notamment sur les rassemblements de gilets jaunes les samedi, mais reconnaît recueillir des informations sur les patients soignés.

L’AP-HP et l’Agence régionale de Santé de l’Île-de-France assurent que ce fichier, mis en place depuis les attentats de Paris, n’est utilisé qu’en cas de situations sanitaires exceptionnelles (accident, incendie, attentat). Il permet de réguler les urgences et de faciliter l’identification des victimes en cas d’attaque.

Il contient parfois des détails de contexte

Le journal Le Canard enchaîné affirme ce mercredi être en possession d’extraits du fameux fichier. On apprend ainsi qu’en plus de données permettant d’identifier les personnes blessées dans les rassemblements, il contient parfois des détails de contexte : « arrivé avec pompiers, traumatisme main gauche », « tir flashball, plaie arcade », « intoxication lacrymogène, chaussettes vertes à petits pois, manque orteil pied droit »…

Un fichier qui serait actualisé en temps réel et accessible par d’autres services que ceux de la santé comme les ministères de la Justice ou de l’intérieur. Sauf qu’en décembre 2017, la Cnil avait autorisé son utilisation « à condition que les établissements de santé informent les personnes - victimes et proches ». Ce qui a priori ne serait pas le cas, selon certains avocats.