Un an après la mort d'Adama Traoré, sa famille réclame toujours justice !

19 juillet 2017 à 8h50 par Mikaà«l Livret

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Un an après la mort d'Adama Traoré, 24 ans, lors de son interpellation à Beaumont-sur-Oise (95), l'enquête sur les circonstances du décès se poursuit. Sa famille continue de réclamer justice et dénonce une bavure des gendarmes.

C’était il y a un an jour pour jour. Le 19 juillet 2016, Adama Traoré, 24 ans, décédait dans la cour de la gendarmerie de Persan (Val-d’Oise), peu de temps après son arrestation. Un an plus tard, une expertise, la 4e dans ce dossier, confirme la mort du jeune homme par asphyxie. Mais malgré tout une inconnue demeure encore : a-t-elle été provoquée par l’interpellation des gendarmes ou par des problèmes de santé antérieurs? 

Ses proches sont encore convaincus qu’il a succombé à une «bavure». «On se trouvait à trois dessus pour le maîtriser», a expliqué un des gendarmes avant de préciser que lui et ses collègues avaient agi «avec la force strictement nécessaire à son immobilisation». Avant de procéder à l’audition des gendarmes, les trois juges devraient diligenter une synthèse à partir de toutes les expertises déjà effectuées.

Adama Traoré était déjà mort à l’arrivée des secours

Une autre interrogation porte sur les secours prodigués à la victime de 24 ans. Une nouvelle retranscription des enregistrements entre les pompiers et le Samu, demandée par la famille, montre une mauvaise transmission d’informations par les gendarmes sur l’état de santé du jeune homme.

Les médecins venus porter secours à Adama Traoré à la gendarmerie de Persan, il y a un an jour pour jour, ne disposaient pas des bonnes informations permettant de tout mettre en œuvre pour ramener à la vie le jeune homme retrouvé gisant sur le sol. Ils affirment avoir été envoyés avec un "bilan" qui ne correspond pas à la réalité. Ils comprennent aussi à leur arrivé sur place qu’Adama Traoré est en fait déjà mort depuis plusieurs minutes.

Faire entendre la vérité

Un an après la mort de son frère, Assa Traoré, devenu porte parole de sa famille, veut continuer sa lutte pour faire «entendre la vérité». Elle publie sa version de l’histoire dans un ouvrage «Lettre à Adama», d’Assa Traoré avec Elsa Vigoureux (Seuil). « Ce livre, je l’ai d’abord écrit pour rétablir l’honneur de mon frère. Les autorités se sont empressées d’écrire l’histoire d’Adama : il était malade, drogué, alcoolique, délinquant… Pour moi, c’est d’abord une victime, déclare la jeune femme au Parisien. Victime de la violence des gendarmes, victime de la violence d’un système. La seule qui mérite d’être dénoncée, celle d’une société qui discrimine, criminalise les jeunes des quartiers populaires. C’est ce système qu’il faut casser ! »