Un camp de migrants géant démantelé sous l’autoroute au nord de Paris

17 novembre 2020 à 10h00 par Mikaà«l Livret

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Les forces de l'ordre ont été mobilisé en nombre à partir de 4h30 du matin.
Crédit : Christophe ARCHAMBAULT / AFP

Un important dispositif policier a été déployé aux premières lueurs du jour sous un pont de l'autoroute A1 pour encadrer cette évacuation, à Saint-Denis. Plus de 2.000 personnes ont été prises en charge.

Un panache de fumée. Encadrée par un important dispositif policier, l'opération d'évacuation vers différents centres d'accueil et gymnases d'Ile-de-France a débuté vers 7 heures ce mardi matin. Selon le décompte de l'association France terre d'asile, opératrice de l'Etat, environ 2.400 exilés vivaient la veille encore dans ce camp qui n'a cessé de grossir depuis août. Quelques tensions sont apparu en début de matinée. Les gendarmes ont fait usage de gaz lacrymogènes.

Dans le camp, des feux de palettes étaient visibles depuis le cordon de sécurité mis en place par les forces de l'ordre. "Ces camps ne sont pas acceptables" a déclaré lors d'un point presse le préfet de police de Paris, Didier Lallement. "Cette opération a lieu pour faire en sorte que les personnes en situation régulière soient mises à l'abri et celles en situation irrégulière n'ont pas vocation à rester sur le territoire", a expliqué le préfet.

Les associations dénoncent une situation inquiétante. Beaucoup de masques n’ont pas pu être distribués. Toutes les personnes prises en charge ont fait l'objet d'un test au Covid-19 dans des centres de dépistage mis en place par l'ARS, avant d'être soit isolées, soit immédiatement mises à l'abri. En tout, 70 bus devaient acheminer les migrants alors que 26 centres d'hébergement ont été mis en place par la Préfecture de région d'Ile de France (Prif) pour les accueillir.

Il s'agit de la 66e évacuation d'un campement de sans-papiers en 5 ans au nord de Paris.