Un journaliste agressé par des agents RATP

23 novembre 2017 à 9h20 par Mikaà«l Livret

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Crédit : Commons wikimedia

Le parquet de Paris ouvre une enquête après l'agression présumée d'un journaliste indépendant, vendredi dernier, à la station Denfert-Rochereau. Le journaliste tentait alors de filmer le contrôle d'un autre usager qui n'avait pas de papiers. Il affirme avoir été étranglé par un agent de la RATP.

Le journaliste indépendant Raphaël Godechot a porté plainte pour «violence aggravée» contre des agents de la RATP qu'il accuse de l'avoir agressé alors qu'il cherchait à filmer un contrôle des titres de transports vendredi, des accusations qui ont amené la RATP a ouvrir une enquête interne. Le parquet de Paris a confirmé l'ouverture d'une enquête confiée à la brigade des réseaux ferrés.

Le journaliste a publié son témoignage sur le site Streetpress pour lequel il collabore. Il relate l'agression dans le métro parisien, alors qu'il voulait filmer avec son téléphone l'interpellation d'un homme qui lui semblait effrayé car sans papiers, par une dizaine d'agents de la RATP.

«Immédiatement un agent en civil s'approche de moi, me pousse, me met des coups, me pince et me tape dans le bas du ventre pour me faire reculer, afin de m'éloigner de la scène», raconte-t-il.

Les couloirs du métro parisien seraient-ils devenus une zone de non-droit ?

Un autre contrôleur «costaud» «l'étrangle par derrière», lui «donne des coups de pied et de genoux dans la jambe», le faisant tomber et casser sa carte de presse qu'il tenait à la main. Au final, ses blessures lui ont valu 3 jours d'ITT (Incapacité totale de travail).

« Les couloirs du métro parisien seraient-ils devenus une zone de non-droit, pour les journalistes, comme pour les citoyens ? », s’interroge dans un communiqué le Syndicat national des journalistes (SNJ), qui précise qu’il s’associera à la plainte de Raphaël Godechot.

Les images de vidéosurveillance transmises à la police

« Les agents n’ont pas pu ignorer sa qualité de journaliste, dès lors qu’il a sorti sa carte de presse. Ils ont alors tenté d’effacer les images déjà filmées en s’emparant du téléphone qui était tombé à terre », dénonce le syndicat, au sujet de faits également « condamnés » par le SNJ-CGT.

Une porte-parole de la RATP a indiqué mercredi qu’une enquête interne avait été « immédiatement lancée » et que le groupe apportait « son concours aux services de police et à la justice pour que soient déterminées les circonstances exactes de cet incident ». « Si les faits tels qu’ils sont rapportés étaient avérés, la RATP ne pourrait que condamner de tels agissements et prendrait toutes ses responsabilités », a-t-elle précisé. Par ailleurs la régie aurait déjà communiqué à la police les images de vidéosurveillance de l’incident.