Violences après la mort d'Adama Traoré : un de ses frères jugé pour tentative de meurtre sur des policiers

2 juin 2021 à 10h23 par Iris Mazzacurati

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Bagui Traoré, incarcéré depuis 2016, doit être jugé au côté de quatre autres personnes.
Crédit : Thomas SAMSON / AFP

L'un des frères d'Adama Traoré, soupçonné de tentative de meurtre sur des forces de l'ordre pendant les violences ayant suivi la mort du jeune homme en juillet 2016, sera jugé devant la cour d'assises du Val-d'Oise du 21 juin au 9 juillet.

Le décès d'Adama Traoré, 24 ans, dans une cour de gendarmerie, il y a cinq ans, avait entraîné cinq nuits d'affrontements dans le Val-d'Oise. Treize gendarmes et policiers avaient été légèrement blessés notamment par arme à feu.

Mis en examen depuis mars 2017 pour tentative de meurtre sur personnes dépositaires de l'autorité publique, Bagui Traoré, 29 ans, avait été renvoyé devant un tribunal par un juge d'instruction mais pour des qualifications moins graves de violences volontaires, un délit.

Le parquet de Pontoise avait alors fait appel. Et la cour d'appel de Versailles avait finalement suivi l'analyse du ministère public et ordonné un renvoi devant une cour d'assises pour "tentatives de meurtre commises en bande organisée".

Pour ce procès aux assises, près de 80 personnes se sont constituées parties civiles, principalement des gendarmes.

Un "acharnement judiciaire" ?

Bagui Traoré doit être jugé au côté de quatre autres personnes. Il est incarcéré depuis 2016. Sa famille dénonce depuis des années un "acharnement judiciaire" en raison de son combat pour faire la lumière sur la mort d'Adama, érigé en symbole des violences policières.

Le jeune homme noir de 24 ans est mort, le 19 juillet 2016, dans la caserne de Persan près de deux heures après son arrestation dans sa ville de Beaumont-sur-Oise, au terme d'une course-poursuite, un jour de canicule.

Il tentait alors d'échapper aux forces de l'ordre lors d'une opération qui visait son frère Bagui, soupçonné d'extorsion de fonds.

Depuis cinq ans, des juges d'instruction tentent de déterminer les causes de ce décès, s'appuyant sur des expertises médicales dont les conclusions divergent sur la responsabilité des gendarmes, pas mis en examen à ce stade.

Initialement programmé en juin 2020, le procès qui se tiendra à partir du 21 juin avait été renvoyé en raison du Covid.



(Avec AFP)