1000 personnes se noient encore tous les ans en France

3 juillet 2023 à 6h00 par Hugo Harnois

Bouée de sauvetage - Photo d'illustration
Bouée de sauvetage - Photo d'illustration
Crédit : Pixabay

En mai dernier, le gouvernement a lancé une nouvelle campagne de sensibilisation afin d’alerter sur les noyades accidentelles, toujours trop nombreuses en France chaque année.

« Vous tenez à eux, ne les quittez pas des yeux ». C’est le nom d’une nouvelle campagne de sensibilisation lancée par le gouvernement afin de sensibiliser aux risques de noyades cet été. Dans la vidéo, on peut suivre le témoignage de trois mères de famille qui racontent avoir perdu leurs enfants dans ces conditions. En effet, chaque année, environ encore 1000 personnes perdent la vie après s’être noyées accidentellement, et un quart des victimes ont moins de 6 ans.

 

 

« Malheureusement, c’est un phénomène qui fait toujours parler de lui, à chaque saison estivale », regrette Rémy Bicharel, sauveteur en mer et directeur du centre de formation et d'intervention à la Société Nationale de Sauvetage en Mer, à Orléans. Alors à quoi est dû ce fléau, connu de tous et évoqué chaque année ? Rémy Bicharel répond en insistant que ce n’est qu’un « avis personnel. On a des générations de parents qui surveillent beaucoup moins leurs enfants. Ils sont captivés par des choses différentes via les écrans de téléphones, ou, comme on les appelle, des facteurs modulants de vigilance. Il y a un manque accru de surveillance. »

 

Pas assez de sensibilisation dans les écoles ?

C’est pourquoi, chaque année, lui et ses équipes continuent de sensibiliser au maximum les parents et les personnes censées surveiller les jeunes baigneurs, que cela soit à la piscine, ou à la mer. Et le sauveteur explique qu’il rencontre tous les genres de profils. Mais, en général, « 80 à 90% des gens sont à l’écoute de nos conseils, le prennent très bien, et la discussion est très fluide. »

D’après le directeur du centre de formation, c’est aussi à cause d’un manque de prévention et un manque de cours dans les écoles : « il faut trouver des personnes capables de présenter cette activité, il faut avoir de la disponibilité dans les écoles, ou faire déplacer les écoles, et cela, ça a un coût. Et aujourd’hui, malheureusement, et encore une fois c’est vraiment mon avis personnel, le coût financier de tous ces déplacements et toute cette mise en œuvre technique coûtent aux écoles. Cela fait que la prévention passe au second plan. »

 

On fait quoi pour éviter le drame ?

Néanmoins, des solutions existent pour éviter ces drames. La première, et la plus essentielle, c’est tout simplement de ne jamais laisser son enfant se baigner sans surveillance. Rémy Bicharel va même plus loin : « la meilleure des surveillances se fait à côté ou dans l’eau, via, certes, des bouées ou des brassards, mais cela doit se faire par la proximité, et non en étant sur un bord de bassin à trois mètres, en regardant et en disant ‘tout va bien’ ».

Par ailleurs, habituer son enfant à être en contact de l’eau dès son plus jeune âge se révèle être aussi une bonne solution. « Dès qu’un enfant est alerte, avant son premier anniversaire, il existe des cours de bébé voyageurs ou de découverte aquatique. Il y a plein de thèmes selon les centres aquatiques, et plus vous participez à une activité tôt, plus votre corps s’adapte rapidement », rappelle le sauveteur.

Les campagnes de sensibilisation sont enfin « de bonnes idées », car « plus les populations seront sensibilisées, moins il existera de phénomènes de noyades sur nos territoires. Malheureusement il n’y a en a pas assez encore à mon goût », conclut le directeur du centre de formation.