À la découverte des catcheurs de Nanterre, entre sport intense et jeu d'acteur

28 avril 2022 à 17h08 par Mathieu Message

Le catcheur Christianium réalise une prise de soumission lors d'un combat.
Le catcheur Christianium réalise une prise de soumission lors d'un combat.
Crédit : Mathieu MESSAGE

Alors qu’un gala de la ligue américaine de catch, la WWE, se tient ce samedi à l'Accor Arena de Paris, nous avons rencontré les membres de l'APC Catch. Dans un gymnase de Nanterre (Hauts-de-Seine), ils transmettent la passion du catch à de nombreux Franciliens.

Les fans de catch sont aux anges ! Ce week-end, c'est le grand rendez-vous des stars à l'Accor Arena de Paris, puique les catcheurs américains de la ligue américaine, la WWE, font escale dans la capitale. Un énorme show qui électrise les foules. Mais il ne faut pas nécessairement être américain pour faire du catch, puisque des clubs existent aussi en Île-de-France. Du côté de Nanterre, l'APC Catch accueille une trentaine d'adeptes, prêts à en découdre sur le ring.
 

"Le catch, c'est une grande danse !"

Coups et douleurs simulés, réactions surjouées... Malgré les nombreux préjugés, la discipline demande de la précision et une véritable condition physique. Et pour réaliser un bon entraînement, il faut se préparer sérieusement. À la tête de l'entraînement du soir, Harlem, alias « La Muerte Negra ». Il est catcheur depuis 17 ans, a été formé au Mexique, et souhaite transmettre son savoir à ses élèves :

"On commence par les réceptions et les roulades parce que, sans ça, vous ne pouvez pas être un vrai 'luchador' ! Vous savez, le catch c'est une grande danse, donc on travaille ensemble et on travaille longtemps. On a 4 entraînements par semaine et on apprend à se connaître pour être coordonnés. Et donc, c'est entraînement, bien costaud, à la Mexicaine !"

Musculation, technique... et un peu de théâtre

30 minutes d'exercices musculaires avant un entraînement intensif de 3 heures. Dans ce sport, tout est millimétré, car sans maîtrise, c’est la blessure assurée

Océane en a d'ailleurs fait les frais il y a quelques semaines, avec une entorse à la cheville. Elle défend son sport, corps et âme :

"Bien sûr qu'il y a un scénario, mais on prend de vrais coups, on tombe vraiment, on se prend les coins de rings... Et je peux vous garantir que ça fait pas forcément du bien ! Les gens ne se rendent pas forcément compte du travail qu'il y a derrière, que ce soit la musculation ou la technique. Entendre des gens dire que l'on ne tombe pas vraiment ou que ce sont de fausses échelles, ça me fait toujours rire."

Océane, 18 ans, prépare une réception depuis la troisième corde.
Océane, 18 ans, prépare une réception depuis la troisième corde.
Crédit : Mathieu MESSAGE

Le ring, composé d'un ressort, de planches de bois et d'un tatatami, permet des réceptions contrôlées tout en réalisant un maximum de bruit. Et lorsqu'on chute, on ressent les douleurs, ce qui nécessite d'être précis dans les enchaînements.

Mais que serait le catch sans la frénésie du public présent dans la salle ? Chaque catcheur doit donc aussi être un acteur, comme l'explique Harlem : "Bien sûr qu'il faut jouer avec son personnage ! C'est un show à l'américaine, donc je leur apprends aussi à harranguer la foule, à créer des situations sur le ring. Pour certains, ça permet aussi de libérer leur personnalité, comme sur une scène de théâtre."

La fin d'un coup donné lors d'un combat de catch à Nanterre.
La fin d'un coup donné lors d'un combat de catch à Nanterre.
Crédit : Mathieu MESSAGE

En France, le cachet d'un catcheur pour un combat varie de 50 à 1 000 euros, selon le promotteur qui organise le combat. Certains vivent de leur passion, mais la majorité des catcheurs continue de travailler à côté. Si le catch n’est pas toujours considéré comme un sport, l'épuisement des athlétes à la fin de l'entraînement prouve le contraire.

Le but est de pouvoir, un jour, combattre contre les stars de la WWE. En attendant, ils sont nombreux de l'APC Catch de Nanterre à aller voir le show proposé à l'Accor Arena ce week-end !

Reportage à l'APC Catch de Nanterre.
Reportage à l'APC Catch de Nanterre.
Crédit : Mathieu MESSAGE