Dépenser plus pour acheter moins : Foodwatch dénonce une "inflation masquée"

2 septembre 2022 à 7h50 par Michaël Livret

Dépenser plus pour acheter moins : Foodwatch dénonce une "inflation masquée"

Crédit : Niera

De nombreuses marques réduisent le volume de leur produit pour masquer la hausse des prix. C’est ce que dénonce l’ONG FoodWatch en cette rentrée.

Des paquets moins remplis pour le même prix. Vous avez peut-être remarqué cette pratique sur vos produits préférés ces derniers mois. L'association Foodwatch a accusé jeudi des entreprises agro-industrielles fabriquant des produits bien connus des Français, comme l'eau Salvetat ou le fromage Kiri, de faire peser sur les consommateurs une "inflation masquée".


Néologisme venu du monde anglo-saxon, la "shrinkflation" (du verbe "shrink", rétrécir) désigne la pratique consistant, pour les industriels, à masquer les hausses de prix des produits vendus en réduisant leur poids.


L'association Foodwatch, qui "milite pour la transparence dans le secteur agroalimentaire", a ainsi épinglé jeudi, dans un communiqué et dans l'émission "Complément d'enquête" diffusée sur France 2, "six marques qui ont modifié la taille de leurs produits-phares ces dernières années".


Le prix à l'unité ne semble pas avoir changé mais le prix au kilo a augmenté


Elle relève que l'eau Salvetat, propriété de Danone, a réduit en 2020 la taille de ses bouteilles de 1,25 litre à 1,15 litre. Si le prix au litre "a augmenté chez Intermarché de 15%", "le prix à l'unité a augmenté de 5%", calcule l'association, qui note que la mention "Format généreux comme les gens du Sud" a disparu de l'étiquette. 


Autre exemple cité par Foodwatch, le fromage Kiri, qui a réduit la taille de la portion de son fromage fondu de 10% il y a un an et demi, avec des portions passées de 20 à 18 g. "Chez Auchan, le prix à l'unité ne semble pas avoir changé mais le prix au kilo a augmenté de 11%", note l'association.


Le groupe Bel explique que le fromage est vendu "dans une nouvelle recette plus naturelle, sans additifs" et fabriqué en France à base de lait français. Cela a nécessité des investissements de recherche et industriels "conséquents pour mettre au point cette recette".


Il dit encore avoir voulu "trouver le meilleur équilibre entre format, prix et valeur ajoutée pour le consommateur".


Compte tenu de la flambée ces derniers mois des coûts de production, comme des matières premières, Foodwatch s'inquiète d'une poussée d'un phénomène certes légal mais dont elle dénonce "l'opacité". Elle "demande par le biais d'une pétition aux fabricants et distributeurs qu'ils s'engagent à informer clairement les consommateurs et consommatrices".


(avec AFP)