La Seine-Saint-Denis lance un observatoire des discriminations

9 novembre 2021 à 7h31 par Michaël Livret

Foule dans une rue (illustration)

Crédit : @Corentin Chrétien-Droz

Le conseil départemental de la Seine-Saint-Denis crée un observatoire pour combattre les discriminations alors que les inégalités s’accentuent dans le département selon le dernier baromètre dédié.

De nombreux voyants au rouge. Pour lutter contre toutes les formes de discrimination, le département de la Seine-Saint-Denis lance, ce mardi 9 novembre, à Montreuil, son tout premier observatoire des discriminations et de l’égalité. Le conseil départemental dévoilera également son dernier baromètre sur le sujet (enquête de Harris Interactive réalisée en juillet).


Être recalé à un entretien d’embauche à cause de son nom de famille, se voir refuser la location d’un appartement du fait de sa religion ou encore être victime d’un contrôle de police au faciès : c’est une réalité pour une partie des habitant du département le plus pauvre de France.


Des données pour la plupart en hausse


92 % des personnes sondées estiment ainsi que des habitants de la Seine-Saint-Denis y sont discriminés en raison de leur origine ou de leur couleur de peau. Plus d’un tiers (37 %) déclarent avoir été elles-mêmes victimes de discriminations sur les cinq dernières années. Ils sont aussi nombreux à indiquer avoir subi des discriminations du fait de leur religion (24 %).


Des données pour la plupart en hausse par rapport aux précédents baromètres réalisés en 2019 par le département. C’est le cas, par exemple, dans le cadre de la quête d’un logement : 32 % des sondés estiment là aussi avoir été victime de discrimination.


Des enquêtes sur l’emploi et le logement


« On voit que la question des discriminations a subi un tournant majeur depuis plusieurs années et particulièrement en Seine-Saint-Denis, avec une forte hausse du sentiment mais aussi des faits subis par les habitants », observe dans Le Parisien le président du conseil départemental, Stéphane Troussel (PS).


Dès l’an prochain, des enquêtes sur l’emploi et le logement seront lancées en collaboration avec SOS Racisme. Sur le principe du « testing » : des CV comparables seront envoyés à des entreprises, mais avec des adresses différentes, ou des dossiers similaires à des agences immobilières en modifiant l’âge, le sexe, l’appellation, etc.