Grève des conducteurs de bus dans le Val d’Oise

26 février 2024 à 10h06 par Estelle Lafont

Grève des conducteurs de bus en Val d’Oise
21 lignes suspendues et un service très réduit pendant au moins trois jours
Crédit : Flickr

Se déplacer va relever du défi dans l’agglomération du Val Parisis à partir de ce lundi et pendant au moins trois jours suite à un mouvement de grève des chauffeurs des Cars Lacroix.

Près de 90% de grévistes annoncés par les syndicats, et des lignes de ramassage scolaire à l’arrêt dans le Val d'Oise.
A compter d’aujourd’hui et jusqu’à mercredi minimum, 160 chauffeurs en CDI sur les 170 que compte l’entreprise ont coupé le contact.
Contraints de trouver une autre alternative, des usagers interrogés ont fait part de leur étonnement quant à la réduction du service.

Et pour cause, depuis la création de l’entreprise en 1953, c’est la première fois qu’un mouvement social est déclenché par ses salariés.
La revendication principale invoquée par les syndicats : l’augmentation des salaires, jugée insuffisante au vu du profit réalisé par l’entreprise qui se démarque des autres par ses 17% de marge, contre 3 à 4% en moyenne en Île-de-France.

Des conditions de travail qui se détériorent

Alors que les négociations annuelles obligatoires (NAO) doivent se finir demain, la direction semble avoir déjà tranché sur la question salariale, proposant 3,9% d’augmentation, montant jugé très insuffisant par la CGT, syndicat majoritaire de l’entreprise qui estime que les agents méritent 10%.
Les représentants du personnel ont dénoncé un dialogue impossible, ce qui a entrainé un appel à la mobilisation par une intersyndicale regroupant CGT, FO et CFTC.

Employant 270 personnes, la société des Cars Lacroix a dû revoir à la baisse le service proposé notamment pour le ramassage scolaire (non assuré pour les écoles de Puiseux-en-France par exemple).
21 lignes voient leur service totalement interrompu, d’autres simplement le matin et un service réduit l’après-midi. Le détail communiqué par l’entreprise est disponible sur leur site et un centre d’appels a été mis en place pour les voyageurs (01.30.40.56.56)

Outre les revendications salariales, les agents dénoncent également des conditions de travail en déclin depuis que la Compagnie française des transports régionaux en est devenue l’actionnaire principal en 2018.
L’ambiance autrefois familiale s’est progressivement détériorée avec une amplitude horaire de plus en plus large pointée du doigt par les conducteurs ou une pénibilité non-reconnue par la direction avec des demandes d’aménagement, comme des vitres anti-agressions, qui sont restées sans réponse.

Si ces trois jours ne suffisent pas à faire plier la direction, les conducteurs ont assurés être prêts à recommencer aussi souvent que nécessaire, « quitte à bloquer les sorties scolaires en mai ».