Le procès des attentats du 13 Novembre 2015 s'est ouvert à Paris

8 septembre 2021 à 22h38 par Mathieu Message

Le procès des attentats du 13 Novembre a ouvert au Palais de Justice situé sur l'Île de la Cité
Le procès des attentats du 13 Novembre a ouvert au Palais de Justice situé sur l'Île de la Cité
Crédit : Wally Gobetz

20 accusés, 1765 personnes portées parties civiles, 330 avocats... Le tout sur un procès qui va durer 9 mois. Depuis ce mercredi, le procès des attentats du 13 novembre 2015 a débuté dans le Palais de Justice de l'Île de la Cité.

Le procès des attaques terroristes du 13 novembre 2015 s'est ouvert, ce mercredi à 13h, devant la cour d’assises spéciale de Paris, et ce pour une durée de 9 mois. 20 personnes, dont Salah Abdeslam, sont accusées dans ce dossier. Seulement 14 seront jugés en leur présence, d'autres étant encore en fuite.

Un procès hors-norme

Pour ce procès hors-norme, une salle a été spécialement construite dans l’historique palais de justice de Paris pour accueillir les 1 765 parties civiles et les 330 avocats qui les représentent.

Un important dispositif de sécurité a été mis en place autour du palais de justice, sur l’île de la Cité, où près d’un millier de policiers seront déployés durant 9 mois. Le quartier est aussi bouclé, sous surveillance rapprochée.

C'est donc dans ce contexte que le président de la cour d'assises a ouvert l'audience en rappelant que le "procès hors-norme devait justement établir des normes pour pouvoir rendre justice". 

Plusieurs faits d'audience

Dès les premières minutes du procès, une prise de parole de Salah Abdeslam a marqué l'audience. Le seul membre vivant des commandos qui ont tué 130 personnes lors des attentats a d'abord rappelé son appartenance à l'État Islamique, puis quelques heures plus tard, a interpelé la cour, considérant être "traité comme un chien" pendant sa détention. Abdeslam a été immédiatement repris à l'ordre par le président.
 
Arthur Dénouveaux, rescapé du Bataclan et président de l'association de victimes Life for Paris, n'est pas surpris par le comportement de Salah Abdeslam. Il est surtout rassuré par la gestion de ce début de procès de la part de la cour :
 
"Finalement, c'est une petite phrase, puis il répond quand même sur sa date de naissance et ainsi de suite. Honnêtement, on pouvait s'attendre à pire, avec peut-être un président qui n'était pas encore échauffé et qui aurait pu être débordé. Ce n'est pas du tout ce qui s'est passé, et là je crois que les limites sont clairement posées. On est là pour échanger des arguments, dans le cadre du droit, sans que ce soit passionnel. Ça finira par arriver, avec la fatigue, mais en tout cas pour cette première journée tout le monde a tenu sa place dignement. Sauf dans le box des accusés, évidemment."
Arthur Dénouveaux, président de l'association Life For Paris

"On a assassiné des personnes qui avaient des espoirs"

Ce début de procès a donc tenté de ramener le respect des victimes au coeur du débat, notamment avec la présentation des parties civiles.

Parmi elles, Dominique Kielemoes. Elle est la mère de Victor Muñoz, assassiné sur les terrasses du café La Belle Équipe. Ce procès représente beaucoup de choses, 6 ans après la mort de son fils, mais elle n'a pas d'attentes particulières si ce n'est la justice :
 
"Notre chagrin est une condamnation à vie. Bien sûr, le procès est important, une étape. Mais ce qui est important, c'est surtout les témoignages de toutes les parties civiles, qui vont pouvoir rappeler qu'on n'a pas assassiner des cibles. Ils ont assassiné des personnes qui avaient des espoirs, des amours, et tout cela a été brisé pour une idéologie mortifère."
Témoignage de Dominique Kielemoes.
Témoignage de Dominique Kielemoes.
Crédit : Mathieu MESSAGE

Le procès va continuer ces prochains jours, avec la constitution possible de nouvelles parties civiles. Les personnes qui voudraient se joindre au dossier vont donc se présenter devant la cour jeudi.

Le début des témoignages à la barre sont prévus au 13 septembre.