Les DJs mettent-ils leur santé en danger ?

Publié : 15 septembre 2025 à 16h28 par Ludovic Vilain

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On se souvient tous de ce 20 avril 2018 quand on a appris le décès brutal du célèbre DJ Avicii. De son vrai nom Tim Bergling, le jeune homme faisait danser la planète entière et symbolisait la réussite dans ce monde de la musique électronique. Et pourtant, à 28 ans il a choisi de mettre fin à ses jours. Un drame qui à l'époque, et encore aujourd'hui interroge sur la santé mentale des artistes.

La pression est-elle insupportable pour les artistes de la scène électro qui parcourent la France ou le monde entier ? C'est une question qui se veut récurrente sept ans après le mort d'Avicii qui à l'époque avait attiré l'attention des médias du monde entier sur ce phénomène. Mais qu'en est-il vraiment aujourd'hui ? Est-ce que les DJs, et notamment les plus jeunes, sont armés et préparés pour faire face à toutes les contraintes liées au métier ? Parce que derrière le rêve de faire danser les foules avec ses platines, la réalité est parfois très différente. De longues nuits sans sommeil, des tournées qui ne s'arrêtent jamais, un isolement qui va croissant et une pression difficile à gérer. Voilà tout ce qu'a enduré Avicii. Mais aujourd'hui, est-ce que les choses ont changé ?

Sept ans après le drame, l'histoire d'Avicii continue de résonner comme un signal d'alarme mais aussi comme un encouragement à libérer la parole. De plus en plus d'artistes et notamment des DJs osent aujourd'hui s'exprimer et évoquer leur santé et leur fragilité. Ils parlent notamment le plus souvent du rythme épuisant imposé par les tournées et des à côtés qui vont avec. Des calendriers à rallonge, des déplacemenst incessants, voilà le plus souvent les revers de la médaille pour les DJS confirmés ou émergents. Et forcément, on est du coup peu surpris de découvrir que cela augmente les risques sur leur santé physique et mentale.

Derrière les belles images d'un DJ souriant qui mixe à Tomorrowland ou au Nuits Sonores de Lyon peut se cacher une réalité plus sombre, et une mécanique moins connue du grand public. En effet, pour se maintenir au top, le DJ, comme d'autres artistes d'ailleurs, doit en permanence entretenir une dynamique et rester dans la lumière. Ce qu'il fait par exemple à travers les réseaux sociaux mais pas seulement. Le DJ doit aussi être présent physiquement et multiplier ses apparitions sur de nombreux événements, ce qui laisse peu de place à des plages de repos et de liberté. Vie de famille, relations amicales et tournées internationales font malheureusement rarement bon ménage.

Au-dela de la fatigue physique, les DJs peuvent aussi se trouver en détresse sociale et en situation d'isolement. Immergés dasn le monde de la nuit, sujets parfois à certains excès, ils vivement souvent un quotidien difficile. En 2023 par exemple, Help Musicians a publié une étude consacrée à la santé mentale des artistes et on pouvait y lire que 30% des musiciens déclaraient un faible niveau de bien-être mental. Des chiffres qu'on aimeraient voir changer à l'avenir à condition de bien réfléchir, et de pourquoi pas, changer ce modèle qui pousse les artistes à toujours plus d'efficacité et de performance. Parce qu'avec la croissance exponentielle de l'industrie de la musique électronque il faudra vraiment, dans un proche avenir, trouver des solutions pour concilier spectacle et bien-être, au bénéfice des artistes bien sûr mais aussi des spectateurs. Et pour cela, pourquoi ne pas tenter d'inventer un nouveau modèle de tournée et de festival qui mettrait la santé des artistes au centre ? Comme une condition essentielle pour favoriser leur créativité et leur longévité.

Mais avant cela, certains artistes comme Bob Sinclar ont décidé de se prendre en main et d'être très rigoureux sur leur santé. Comme il nous le confiait récemment dans une interview, le DJ français s'impose depuis très longtemps une hygiène de vie impeccable. Et c'est sans doute pour cela qu'à 55 ans passés, il ne fait pas son âge et il est toujours aussi dynamique derrière les platines.