Abus sexuels dans le patinage : mise en examen de l'ex-entraîneur Gilles Beyer

8 janvier 2021 à 11h00 par Iris Mazzacurati avec AFP

VOLTAGE
L'ex-entraîneur de patinage Gilles Beyer est accusé d'agressions sexuelles par plusieurs femmes.
Crédit : Pixabay - photo d'illustration

L'ex-entraîneur de patinage artistique Gilles Beyer était présenté, vendredi 78 janvier, au parquet de Paris pour agressions sexuelles et harcèlement sexuel.

Mise à jour à 17h : Gilles Beyer, l'ancien entraîneur de patinage artistique a été mis en examen pour "agressions sexuelles" et "harcèlements sexuels" après les accusations provenant d'au moins six patineuses ou ex-patineuses. 

Agé d'une soixantaine d'années, M. Beyer, au cœur d'un scandale qui a fortement affecté en 2020 le monde du patinage artistique après les révélations de la patineuse multi-médaillée Sarah Abitbol, a été placé sous contrôle judiciaire.

L'ex-entraîneur de patinage Gilles Beyer, accusé d'agressions sexuelles par plusieurs femmes, va être présenté vendredi à un juge d'instruction en vue d'une possible mise en examen à l'issue de 48 heures de garde à vue.

Le parquet a ouvert vendredi une information judiciaire des chefs d'"agressions sexuelles par personne ayant autorité et harcèlements sexuels par personne ayant autorité" visant M. Beyer.

Sa garde à vue a été entamée mercredi matin à la Brigade des mineurs en charge de l'enquête et s'est achevée vendredi. M. Beyer devait être présenté à un juge en vue d'une possible mise en examen.

M. Beyer est au centre d'un scandale dans le monde du patinage après les accusations de viols et d'agressions sexuelles répétés, entre 1990 et 1992, de l'ancienne patineuse Sarah Abitbol dans le livre Un si long silence (Plon), paru début 2020.

Une partie des accusations prescrite

Le parquet de Paris avait ouvert le 4 février 2020 une enquête préliminaire pour "viols et agressions sexuelles sur mineures par personne ayant autorité". Une source proche du dossier a toutefois indiqué que les accusations de femmes mineures au moments des faits supposés, parmi lesquelles celles de Mme Abitbol, étaient prescrites.

Selon cette source, seules des accusations plus récentes, portées par des femmes majeures au moment des faits, ne sont pas prescrites et pouvaient faire l'objet de poursuites.

Dans une déclaration écrite à l'AFP, M. Beyer avait reconnu "des relations intimes" et "inappropriées" avec Sarah Abitbol, lui présentant des "excuses". Contacté vendredi, son avocat, Me Thibault de Montbrial, n'a pas souhaité réagir.

Ces révélations avaient créé une véritable détonation dans le monde du sport et notamment dans celui du patinage.

Le président pendant plus de vingt ans de la Fédération française des sports de glace (FFSG), Didier Gailhaguet, avait été contraint de démissionner de son poste début février, sous pression de la ministre des Sports, Roxana Maracineanu.

Le parquet de Paris a ouvert en outre début septembre une nouvelle enquête distincte consécutive à un rapport accablant de l'Inspection générale du ministère des Sports, mettant en évidence des soupçons pesant sur 21 entraîneurs de la FFSG, dont 12 mis en cause pour "des faits de harcèlement ou d'agressions sexuelles".