Bernard Laporte, président de la Fédération française de rugby, en garde à vue

22 septembre 2020 à 10h31 par Iris Mazzacurati avec AFP

VOLTAGE
Bernard Laporte, ici en 2014, brigue un second mandat de président de la Fédération française de Rug
Crédit : wikimedia commons / Fanny Schertzer

Le président de la Fédération française de rugby (FFR) Bernard Laporte, l'homme d'affaires Mohed Altrad, propriétaire du club de Montpellier, et trois autres personnes ont été placés mardi matin en garde à vue à Paris, a indiqué le Parquet national financier (PNF).

Le président de la Fédération française de rugby (FFR) Bernard Laporte, était entendu mardi 22 septembre dans la matinée, par la police financière, à Paris, dans l'enquête sur ses liens avec le groupe Altrad, propriétaire de Montpellier et sponsor des Bleus, qui ont empoisonné une partie de son mandat.

Le patron du rugby français, 56 ans, qui brigue un second mandat le 3 octobre, était entendu dans les locaux de la Brigade de répression de la délinquance économique (BRDE), à qui le parquet national financier avait confié les investigations en 2017.

Dans cette affaire, qui a démarré il y a trois ans, Laporte est notamment soupçonné d'avoir favorisé le Montpellier Hérault Racing (MHR), en intervenant auprès de la commission d'appel de la FFR pour adoucir des sanctions contre le club, fin juin 2017.

L'ancien sélectionneur des Bleus (2000-2007) et ancien secrétaire d'Etat chargé des Sports de Nicolas Sarkozy (2007-2009), s'en est toujours défendu, même s'il a reconnu avoir téléphoné au président de la commission, Jean-Daniel Simonet.

Des inspecteurs généraux du ministère des Sports ont également établi dans un rapport que les décisions ont été "modifiées", entre les 29 et 30 juin 2017, l'amende passant de 70 000 à 20 000 euros, et le club se voyant épargné du match à huis clos décidé dans un premier temps.

Trois mois plus tôt, le groupe Altrad, spécialisé dans les matériels de bâtiment, était devenu le premier sponsor maillot du XV de France, avant de soutenir la candidature française, finalement victorieuse, pour l'organisation de la Coupe du monde 2023.

En révélant l'affaire en août 2017, le JDD avait aussi mis au jour l'existence d'un contrat d'image entre BL Communication, une société dirigée par Bernard Laporte, et Altrad Investment Authority, pour un montant de 150 000 euros. Sous la pression, l'ancien manager de Toulon avait finalement renoncé à ce contrat.

Les policiers ont déjà entendu plusieurs protagonistes en 2019, notamment les trois membres de la commission d'appel de la FFR.

Dans cette enquête préliminaire Bernard Laporte, Mohed Altrad et trois autres personnes ont été placées en garde à vue, à l’issue de ces audiences.

Il s'agit de Serge Simon, vice-président de la FFR, Nicolas Hourquet, responsable des relations internationales de la FFR et Claude Atcher, directeur général du comité d'organisation de la Coupe du monde 2023 de rugby, prévue en France.