Cigarette électronique : voilà comment terminent les poumons de ceux qui vapotent

3 octobre 2019 à 15h00 par A.L.

VOLTAGE
Les poumons des vapoteurs semblent brûlés par des gaz toxiques.
Crédit : Pixabay

Si des dizaines de personnes, principalement des adolescents, ont été hospitalisées pour des problèmes respiratoires survenus ces dernières semaines à cause de la cigarette électronique, une étude vient de dévoiler les effets néfastes du vapotage sur les poumons.

Moins chère, goûts variés, plus glamour... Nombreux sont les supposés atouts de la cigarette électronique pour tenter d'arrêter d'acheter le sempiternel paquet de tabac. Pourtant, l'OMS a récemment publié un rapport qui ne peut que confirmer le fait que la cigarette électronique est bel et bien dangereuse elle aussi. En effet, l'Organisation Mondiale de la Santé a déclaré qu'elle était "incontestablement nocive" et déconseille vivement les fumeurs de l'utiliser pour remplacer la cigarette classique. Et pour cause... Ces dernières semaines, des dizaines de personnes, principalement des adolescents, ont été hospitalisées outre-Atlantique pour des maladies au poumon. Leur point commun ? Le vapotage. Toux, gênes respiratoires, fatigue et étourdissements étaient les principaux symptômes relevés par les services de santé de l'Illinois, du Minnesota et du Wisconsin, États situés dans le nord du pays. 

Des poumons brûlés par des gaz toxiques

Face à ce constat, une équipe de scientifiques de l'hôpital Mayo Clinic Arizona vient de mener une étude parmi 17 patients frappées par ces maladies pulmonaires liées au vapotage aux Etats-Unis, dont deux décédées. Résultat ? Les poumons des malades ont tous été comme "brûlés par des gaz toxiques". Comme l'explique Brandon Larsen, responsable des recherches dont les conclusions ont été publiées dans la revue médicale New England Journal of Medicine, "il semble que ce soit une sorte de lésion chimique directe, similaire à ce qu'on pourrait voir lors d'une exposition à des émanations chimiques toxiques, des gaz ou des agents toxiques".

Si plusieurs malades étudiés ne représentent qu'un petit échantillon des plus de 800 recensés à ce jour aux États-Unis, Brandon Larsen poursuit : "d'après ce que nous avons vu dans notre étude, nous estimons que la plupart des cas impliquent des contaminants chimiques, des dérivés toxiques ou d'autre agents nocifs contenus dans les liquides de vapotage". Aucun des cas étudiés ne correspond à l'un des diagnostics évoqués initialement, à savoir une "pneumonie lipidique", qui se produit quand des huiles pénètrent les poumons. D'autre part, les trois quarts des patients de l'étude vapotaient des e-liquides au THC, l'agent psychoactif du cannabis, souvent achetés sur le marché noir. Les experts soupçonnent qu'un ou plusieurs additifs provoquent les maladies, qui provoquent des difficultés à respirer. Au 27 septembre, 12 décès ont été confirmés par les autorités fédérales.

En somme, la cigarette électronique demeure un véritable fléau dans ce pays où elle est disponible depuis 2006 et très populaire auprès des jeunes : 3,6 millions de collégiens et lycéens l'ont fumée en 2018, selon les Centres de contrôle des maladies.