Des parents d’élèves portent plainte contre l’État
10 octobre 2019 à 8h08 par Mikaà«l Livret
Ils s'insurgent contre des dizaines d'heures de cours non assurées, faute de remplaçants. Un problème déjà récurrent l'an dernier selon les associations de parents d'élèves.
«Rupture d’égalité du service public». Les parents d’élèves sont à bout en Île-de-France. Ils observent impuissants leurs enfants rater des cours essentiels à leur apprentissage, faute de professeurs présents. Un constat valable de l'école élémentaire au lycée. En Seine-Saint-Denis, 19 familles de neuf classes différentes veulent donc attaquer l'Etat pour « rupture d'égalité du service public ».
« Nous allons porter plainte collectivement avec l'appui de la Fédération des conseils de parents d'élèves (FCPE) pour le préjudice que subissent nos enfants faute de remplacements de professeurs », indique dans Le Parisien Catherine Denis, mère de famille, également représentante FCPE du collège Fabien à Saint-Denis.
Dans cet établissement de 700 élèves, son fils est scolarisé en 5e. Depuis la rentrée, « il a déjà raté 22 heures de leçon, principalement en sport et en français, explique la mère de famille dans le quotidien régional. « Un soir, à table, mon gamin s'est mis à pleurer parce que le lendemain il avait encore des heures de permanence pour remplacer des cours non assurés. Il n'en pouvait plus. »
12 euros par heure manquée
En moyenne, sur les 19 dossiers montés par les parents, c'est 178 heures de perdues par collégien, soit l'équivalent d'un mois et trois semaines de cours. C'est affligeant ! », peste la représentante FCPE du collège Fabien à Saint-Denis, dans Le Parisien. « J'ai ainsi réalisé que mon garçon, qui était en 6e l'an dernier, a raté 161 heures de cours ! 21 heures en français, 14 heures en maths, 27 heures en anglais…
Ces familles de Seine-Saint-Denis demandent 12 euros par heure manquée et par élève, soit en moyenne 2000 euros. En juillet 2017, l’Etat avait été condamné à versé un euros par heures de cours perdues à un élève du collège Lakanal de Colombes (Hauts-de-Seine).
L’herbe n’est pas franchement plus verte ailleurs. En Seine-et-Marne ou encore à Paris, des parents envisagent aussi de rejoindre leurs homologues du 93. Une pétition a d’ailleurs été lancée dans deux collèges de Seine-et-Marne.