Féminicide : six nouvelles mesures annoncées

10 juin 2021 à 7h20 par Iris Mazzacurati

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Le rapport qui a suivi le féminicide de Chahinez à Mérignac (Gironde), accablant, dénonce une longue
Crédit : CC0 - photo d'illustration

De nouvelles mesures ont été annoncées par le gouvernement, suite aux conclusions d'une mission d'inspection diligentée après le féminicide de Mérignac (Gironde) début mai, pointant une série de défaillances dans le suivi du conjoint violent multirécidiviste et la protection de la victime.

Chahinez, 31 ans, mère de trois enfants, est morte le 5 mai à Mérignac, près de Bordeaux, après avoir été blessée par balles par son mari violent récidiviste, dont elle était séparée, qui l'a ensuite immolée par le feu dans la rue. Ce drame a suscité une vague d'indignations. Le rapport qui a suivi, accablant, dénonce une longue suite de défaillances de tous les acteurs de ce dossier.

"Six nouvelles mesures" pour renforcer la protection des victimes de violences (dont certaines existent déjà) ont donc été annoncées.

Les auteurs du rapport, préconisent ainsi "d'examiner la dangerosité" de l'auteur des violences "avant tout aménagement de peine". Pour cela, ils proposent de "modifier la loi afin que tout aménagement de peine soit précédée d'une expertise".

Ils recommandent aussi "d'améliorer la protection de la victime préalablement à la libération" du conjoint violent, "de renforcer et sécuriser la communication entre les services compétents" afin qu'ils puissent prendre des "décisions rapides", et enfin "de mieux piloter localement la protection des victimes".

Ils suggèrent d'attribuer à la victime un "téléphone grand danger", et cela "avant la libération de l'auteur des violences" et de l'informer "systématiquement" de l'évolution de la situation de ce dernier. Le gouvernement a annoncé la mise à disposition de 3 000 de ces téléphones d'ici début 2022, soit une augmentation de "65% par rapport à aujourd'hui".

Les rapporteurs préconisent également une fusion des fichiers de la police et de la justice et une information immédiate de tous les acteurs en cas de survenue d'éléments nouveaux (plainte, main courante, recherche de l'auteur de faits de violences, etc).

Ils suggèrent aussi la mise en place d'un fichier des auteurs de violences conjugales, comme l'a annoncé, il y a peu le ministre de l'Intérieur Gérald Darmanin, mais également "son partage" entre les services. Une proposition reprise par Matignon.

Au niveau local, les auteurs du rapport proposent que le comité de pilotage départemental des "téléphones grand danger" se réunisse deux fois par mois, avec tous les services et en présence d'associations agréées. Ce comité se réunit actuellement, selon les départements, à intervalles plus longs (tous les six mois en Gironde) pour faire le point sur les attributions en cours et à venir des "téléphones grand danger".



(Avec AFP)