Hauts-de-Seine : plainte pour violences dans un institut pour enfants sourds

19 avril 2021 à 13h46 par Iris Mazzacurati

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La plainte a été déposée le 7 avril dans le Val-d'Oise, vise un infirmier de l'institut public Gusta
Crédit : gcsmspasapah92.fr

L'institut public Gustave-Baguer d'Asnières-sur-Seine dans les Hauts-de-Seine, spécialisé dans l'enseignement pour jeunes atteints de troubles auditifs, est visé par une plainte pour violences physiques de la part d'une élève de 15 ans.

La plainte a été déposée le 7 avril dans le Val-d'Oise, selon une source proche du dossier. Elle vise un infirmier de l'institut d'après une autre source y ayant eu accès.

La plainte a été orientée vers le parquet de Nanterre. Ce dernier dirige depuis un an une enquête préliminaire sur cet institut qui peut accueillir jusqu'à 180 élèves à partir de la petite enfance, dont des jeunes sourds ou malentendants, avec parfois des troubles psychiatriques.

La justice a commencé à s'intéresser à cet institut après le signalement d'un pédopsychiatre, en janvier 2020, inquiet pour une adolescente sourde. Cette jeune handicapée, "particulièrement fragile", serait sortie "terrorisée" d'un entretien avec le directeur dont la gestion "autoritaire et non concertée avec son équipe" est par ailleurs dénoncée dans ce signalement consulté par l'AFP.

Le parquet de Nanterre a ensuite ouvert une enquête préliminaire, révélée par Mediapart en avril 2021. Des témoignages de professionnels et de familles, recueillis par le site d'investigations, dénoncent notamment le recrutement de personnels non formés et réagissant avec "violence", comme "un animateur qui plaque un ado au sol".

Depuis un an, les enquêteurs auditionnent des personnels pour "comprendre le fonctionnement" de l'institut, selon une source proche du dossier. Ils cherchent également à déterminer s'il y a eu des "violences psychiques ou psychologiques".

Manipulations et vengeances personnelles

Contacté par l'AFP, le directeur Alexandre Cabouche, arrivé en août 2019, s'est défendu en dénonçant des "manipulations et vengeances personnelles" de la part d'employés.

Au sujet des accusations de maltraitances, M. Cabouche a affirmé qu'"un professionnel ne peut pas être violent et maltraitant contre un enfant, soit il le protège contre lui-même, soit contre un enfant, soit contre un professionnel". Il a tenu à souligner qu'il n'avait pas été "approché" par les enquêteurs.

Du côté des tutelles, la délégation des Hauts-de-Seine de l'Agence régionale de Santé (ARS) a assuré mener un "suivi assidu" de l'institut. Le Conseil départemental n'a pas répondu.

En avril 2020, l'ARS avait déjà noté, dans un courriel l'"important mécontentement des professionnels et familles", mais avait aussi souligné l'engagement pris par le directeur pour "renforcer la communication" et salué sa "forte implication dans le redressement de l'établissement", notamment dans "l'optimisation des ressources".





(Avec AFP)