La justice valide le futur échangeur géant de Saint-Denis
23 octobre 2020 à 9h30 par Mikaà«l Livret
Censés mieux desservir le quartier Pleyel et le futur village olympique de Paris, les opposants dénoncent un risque sanitaire et écologique.
Plus rien ne s'oppose au démarrage des travaux des échangeurs autoroutiers à Saint-Denis (Seine-Saint-Denis). La Cour administrative d'appel de Paris a rejeté, ce jeudi 22 octobre, le recours de plusieurs associations et riverains de Saint-Denis (Seine-Saint-Denis) opposés à la construction d'échangeurs autoroutiers, censés mieux desservir le quartier Pleyel et le futur village olympique de Paris.
Le recours avait été formé par la FCPE 93, l'association « Vivre à Pleyel », ainsi que 13 particuliers.
Une densification de la circulation routière
Ce projet, estimé à 100 millions d'euros, est considéré comme d’utilité publique. Il consiste à aménager des voies d'accès et de sortie à la hauteur de l'échangeur de l'A86 dans le quartier Pleyel, et à supprimer les bretelles donnant accès à l'A1 dans le secteur de la Porte de Paris. La Direction des routes d'Ile-de-France (Dirif), maître d'ouvrage, promet « 10 000 véhicules de moins par jour ».
L’argument n’a pas fait mouche chez les opposants au projet qui craignent au contraire une densification de la circulation routière dans le quartier Pleyel et une pollution accrue de l'air, à proximité du groupe scolaire Anatole-France. La FCPE 93 rappelle que 700 enfants y sont scolarisés et plusieurs habitations se retrouveront "coincés" dans "un énorme nœud autoroutier" si le projet se concrétise.
"même si des « sites sensibles » sont « concernés par une aggravation de la qualité de l'air"
Dans sa décision, que Le Parisien a pu consulter, la justice estime qu'une étude d'impact plus large n'était pas nécessaire : elle souligne que l'aménagement figurait dès janvier 2014 dans le « contrat de développement territorial » de Plaine Commune et que sa « finalité n'est pas l'accueil des Jeux olympiques ». Sur le sujet sensible de la pollution de l'air, elle estime que la situation devrait être « globalement améliorée à l'échelle du périmètre d'étude », même si des « sites sensibles » sont « concernés par une aggravation de la qualité de l'air », dont trois écoles, un collège, un lycée…
Les associations et les riverains ont désormais deux mois pour décider d'un éventuel pourvoi en cassation devant le Conseil d'Etat.