Les sujets d'un bac philo hors normes
17 juin 2021 à 7h37 par Iris Mazzacurati
Au terme d'une année perturbée par le Covid, plus de 500 000 candidats franchissent ce jeudi 17 juin au matin les portes des lycées pour passer l'écrit de philo, seule épreuve maintenue avec le grand oral.
"Discuter, est-ce renoncer à la violence ?" ; "L’inconscient échappe-t-il à toute forme de connaissance ?" ; "Sommes-nous responsable de l’avenir ?" et une explication de texte : De la Division du travail social de Durkheim...
Est-il toujours injuste de désobéir aux lois ? ; Savoir, est-ce ne rien croire ? ; La technique nous libère-t-elle de la nature, et un texte de Freud, pour les filliere techno...
A 8h00, les 525 760 élèves de lycées généraux et technologiques plancheront sur ces quatre sujets au choix, au lieu de trois.
L'enjeu de cette épreuve est toutefois réduit avec l’aménagement mis en place en raison de la crise sanitaire : c'est la meilleure note qui sera retenue, entre celle obtenue à l'épreuve et celle du contrôle continu, à condition d'avoir rendu sa copie.
L'épreuve de philosophie donne depuis les années 70 le coup d'envoi des épreuves du baccalauréat.
Cette année, pour réduire la pression après une année de Terminale chamboulée par le Covid, le contrôle continu représentera au minimum 82% de la note finale des candidats au bac général et technologique, l'épreuve écrite de philosophie et celle du grand oral correspondant aux 18% restants.
Les épreuves de spécialités, qui devaient se tenir pour la première fois en mars, ont, elles, été annulées au profit du contrôle continu.
Pour les cas contacts ou positifs, une session en septembre
Sur le volet sanitaire, le ministère de l'Education a prévu une série de mesures. Tous les candidats devront plancher sur leurs copies en étant masqués. Les bureaux seront espacés et nettoyés. Et pas d'examens pour les candidats identifiés comme cas contacts ou positifs au Covid-19 : ils seront convoqués à une session de remplacement en septembre.
Pour cette première édition du bac Blanquer, né de la réforme de juillet 2018, quelque 715 000 candidats vont tenter de décrocher le précieux diplôme.
L’épreuve "de la meilleure blague"
Plus de la moitié (53,7%) présentent le bac général - qui se compose désormais d'un tronc commun de matières, complété par deux enseignements de spécialités choisis à la carte par les élèves -, 26,5% le professionnel et 19,8% le technologique.
"Ce qui m'a paru important, c'est de maintenir une épreuve terminale. En même temps cette année, nous devions avoir une bienveillance particulière vu la situation", a défendu début juin le ministre de l'Education Jean-Michel Blanquer.
Le constat n'est pas le même du côté des profs de philo, qui regrettent le maintien de l'épreuve.
"Les élèves vont venir jeudi pour faire simplement acte de présence. Certains m'ont même dit qu'ils viendraient en tongs, quand d'autres lancent des concours à qui fera la meilleure blague sur sa copie", constate Nicolas Franck, président de l'association des professeurs de philosophie de l'enseignement public (Appep).
(Avec AFP)