Oise : ils oublient une femme enceinte toute la nuit au parloir

8 juillet 2020 à 12h15 par Mikaà«l Livret

VOLTAGE
La future maman a passé 16 heures sans boire, ni manger.
Crédit : Justice.gouv.fr

La future maman est restée seule dans le noir, sans manger ou aller aux toilettes. Elle était venue visiter son mari au centre pénitentiaire de Liancourt (Oise).

Ça aurait pu mal finir. Le 5 juillet, Madéré B. était venue rendre visite comme chaque week-end à son compagnon incarcéré. Comme le révèle Le Parisien, cette femme de 43 ans, enceinte de 8 mois et demi, a passé, la nuit de dimanche à lundi, coincée dans un parloir au centre pénitentiaire de Liancourt (Oise).

Il est autour de 17 heures quand le parloir se termine. Comme le veux la règle, la visiteuse doit rester dans le box le temps de la fouille de son mari et son retour en cellule. Habituellement c’est l’histoire de quelques minutes. Pas cette fois. Une demi heure passe. Puis une heure. Elle tape à la porte, crie par la petite lucarne du parloir. Aucun surveillant ne vient lui ouvrir.

La future maman va rester enfermée pendant 16 heures dans le noir et le froid, sans pouvoir ni boire, ni manger, ni aller aux toilettes. « Ma mère a frappé, hurlé, personne n'est jamais venu la chercher. Elle a eu très froid car la clim fonctionnait et elle a dû se retenir d'uriner. Heureusement cela n'a pas déclenché l'accouchement », s’énerve dans le quotidien sa fille de 20 ans.

Son portable est resté au vestiaire l’empêchant de donner l’alerte. Ses proches inquiets de ne pas avoir de nouvelles contactent le centre pénitentiaire vers 1 heure du matin. Une surveillante explique alors que la visiteuse est ressortie à 17 heures.

Une enquête est en cours

« En fait elle n'a rien vérifié. Il suffisait pourtant qu'elle regarde le casier de ma mère pour se rendre compte que celui-ci était encore fermé et donc qu'elle n'était jamais partie », peste la fille de Madéré. Après avoir fait le tour des hôpitaux, craignant le pire, sa famille signale sa disparition au commissariat d'Aulnay-sous-Bois (Saint-Denis) dans la nuit de dimanche à lundi.

C'est finalement une secrétaire qui, alertée par des coups donnés sur la porte du parloir, fera délivrer la mère de famille vers 9 heures du matin. L'administration pénitentiaire confirme l'incident, évoquant des « manquements graves et un dysfonctionnement ». Une enquête administrative est ouverte pour faire la lumière sur cet incident rarissime. Bien que choquée, la quadragénaire sur le point d’accoucher se porte bien, mais sa famille se réserve le droit de porter plainte.