Paris : s’asseoir par terre en jupe, une preuve d’exhibitionnisme ?

12 avril 2021 à 4h00 par Maud Tambellini

VOLTAGE
Une Parisienne profitant du soleil dans un parc.
Crédit : CC by Arslan

Julie, 27 ans, s'est faite réprimander par un agent municipal, mardi 6 avril, pour s'être assise en jupe et collant par terre dans un square parisien. L'homme a jugé qu'elle faisait preuve d'exhibitionnisme.

Imaginez aller profiter de votre pause déjeuner pour prendre le soleil dans un square et vous faire réprimander par un agent municipal pour votre tenue.

C’est ce qui est arrivé à Julie, 27 ans, qui s’est confiée à Voltage. Elle profite du beau temps mardi 6 avril, dans un square à côté du Père Lachaise. Vêtue d’une jupe et d’un collant, elle s’est assise par terre quand un homme se met à la regarder fixement d’un mauvais œil.

Lorsqu’au bout de quelques minutes, Julie lui demande s’il y a un problème, il lui répond qu’elle a une position indécente, « qu’elle devrait avoir honte parce qu’il y a des enfants autour ». Et l’homme lui demande de partir, ajoutant qu’il est de la police.

Le courage de Julie

Julie ne se démonte pas et demande à voir une carte professionnelle. L’homme, qui est en réalité un agent de la ville de Paris, lui montre rapidement des papiers et la prévient qu’il va aller mettre son uniforme et qu’il va de plus appeler des renforts.

Heureusement, plusieurs passants, interloqués, ont été témoins de la scène et apportent leur soutien à Julie lorsque des renforts arrivent ; l’agent l’accusant désormais d’exhibitionnisme. Finalement, les agents ont tous fini par partir, parlant « d’une erreur d’appréciation » selon Julie.

La magie de Twitter

La jeune Parisienne a - dans la foulée - raconté son histoire sur Twitter. Magie des réseaux sociaux ; l’histoire a fait boule des neiges et est remontée jusqu’aux oreilles d’Emmanuel Grégoire, premier adjoint à la mairie de Paris.

Il a contacté Julie par téléphone et lui a assuré qu’une enquête interne allait être diligentée. La mairie de Paris lui a même proposé de l’accompagner dans ses démarches si elle voulait porter plainte. Mais Julie estime « que l’acte a été identifié. J’ai l’impression d’avoir assez porté cette histoire et que la balle est maintenant dans le camp des personnes en charge. »