Pollution de la Seine : contrôles, sanctions… Lafarge dans la ligne de mire de Ports de Paris

11 septembre 2020 à 11h41 par Bertrand Loppin

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Ports de Paris prend des mesures pour prévenir toute nouvelle pollution de la Seine.
Crédit : Pxhere

Lafarge est soupçonné d'avoir déversé dans la Seine des eaux usées contenant des particules de béton. Face à cette situation, Ports de Paris va renforcer les contrôles sur les usines à béton. De plus, des sanctions pourraient être prises selon les résultats de l'enquête.

Le 27 août dernier, l'Office Français de la Biodiversité (OFB) a constaté une « suspicion de pollution de la Seine par une entreprise de travaux publics ». Lafarge est soupçonné d'avoir déversé des eaux usées provenant de sa centrale à béton installée près de Bercy. Lafarge ne nie pas les faits, mais explique que l'écoulement en question est un accident exceptionnel provoqué par un acte malveillant, et réfute tout acte volontaire de sa part. Le parquet de Paris a ouvert une enquête.

Face à cette situation, Ports de Paris a décidé de renforcer ses contrôles. Un plan d‘action est lancé à partir d'aujourd’hui. Des contrôles seront menés sur la trentaine d'usines à béton installées en bords de Seine en Ile-de-France. Les entreprises auront l’obligation de prévenir Ports de Paris dans les 12 heures suivant le constat d'un incident. Des contrôles inopinés se dérouleront sur site alors qu’auparavant, seul un audit annuel était mené, les entreprises concernées étant prévenues à l’avance. Ce plan prévoit également la création d'une adresse mail pour permettre aux riverains de signaler les incidents. La mise en place concrète des dispositions de ce plan d'action sera vérifiée par un bureau de contrôle indépendant.

Ports de Paris envisage également de prendre des sanctions contre Lafarge si l'enquête en cours conclut à un écoulement délibéré de matériaux polluants dans le fleuve. Ports de Paris attribue les concessions sur les berges de Seine. Il prévoit un dispositif de sanctions qui peut aller de la sanction financière jusqu’à la résiliation du titre d’exploitation. Dans ce cas, l’exploitant « doit arrêter son activité et démonter ses installations».