Restaurateurs : quelques heures pour renforcer leurs protocoles sanitaires
2 octobre 2020 à 8h00 par Iris Mazzacurati avec AFP
Une course contre la montre a démarré pour les restaurateurs, sommés de renforcer encore leur protocole sanitaire pour avoir une chance de rester ouverts dans les zones en "alerte maximale" tandis que les bars de ces mêmes zones anticipent déjà une fermeture, la mort dans l'âme.
Ce vendredi 2 octobre à 11h45, les patrons de restaurants, hôtels, cafés, brasseries, traiteurs, bars et discothèques vont "faire du bruit" devant la porte de leurs établissements, un brassard noir au bras.
Répondant au mot d'ordre du médiatique chef bordelais Philippe Etchebest, relayé par la principale organisation patronale du secteur, l'Umih, ils disent refuser de "mourir en silence", après avoir vu leur activité laminée par trois mois de fermeture dus au confinement, puis les restrictions imposées depuis la semaine dernière par le gouvernement.
Toutefois jeudi, les restaurateurs ont eu le sentiment, en écoutant le ministre de la Santé Olivier Véran, de "commencer à être entendus" : le gouvernement "s'est montré sensible à la proposition de la profession de renforcer le protocole sanitaire" pour maintenir ouverts leurs établissements, a réagi l'Umih dans un communiqué.
S'ils sont validés, ces protocoles permettraient aux établissements de rester "tout ou partie" ouverts même dans les zones d'"alerte maximale" au Covid-19, a indiqué M. Véran.
Ils comprennent trois mesures phares : "la prise de température des clients à l'entrée des établissements, le recueil de leurs coordonnées sur un cahier afin de les prévenir en cas de potentielle contamination, et la limitation des groupes de convives à 8, contre 10 actuellement", a précisé à l'AFP Roland Héguy, président de l'Umih.
Les professionnels de la restauration dans le rouge...
Les professionnels de l'hôtellerie-restauration seront reçus vendredi au ministère de la Santé. Paris et sa petite couronne, mais aussi Lille, Lyon, Grenoble, Toulouse et Saint-Etienne ont obtenu un sursis malgré une "évolution très préoccupante" de la situation sanitaire ces derniers jours.
Ces zones pourraient être placées en "alerte maximale" dès lundi, synonyme de restrictions radicales comme la fermeture totale des bars, restaurants et d'autres activités. Selon l'Umih, environ 15% des 220 000 entreprises du secteur - cafés, bars, hôtels, restaurants, brasseries, discothèques - pourraient mettre la clé sous la porte dans les mois à venir, et 220 à 250 000 salariés pourraient se retrouver au chômage.