Seine-Saint-Denis : des mamans passent le permis sans débourser un centime

30 octobre 2019 à 13h31 par Virgil Bauchaud

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Une association permet de passer le permis en passant par son compte personnel de formation.
Crédit : VOLTAGE

En Seine-Saint-Denis, une association permet à des mères de famille de passer le permis quasiment gratuitement. Le principe est de passer par le compte personnel de formation, de l'argent destiné uniquement à se former pour toute personne ayant travaillé plus de 5 ans.

Passer le permis presque gratuitement, c’est possible pour des mères de famille en Seine-Saint-Denis. Grâce à l’auto-école de l’association Agir Ensemble, des femmes peuvent décrocher le précieux sésame sans débourser un centime ou presque. Comment ? En passant par son compte personnel de formation. Souvent oublié, il permet aux actifs d’accumuler chaque année de travail de l’argent pour ensuite passer une formation. « On fait prendre conscience aux gens de leurs droits, parce qu’on a déjà eu des mauvaises surprises. Il y a des mères de famille qui ont travaillé plus de 15 ans et sans le savoir elles sont montées à 8.000 euros. Mais ce compte est plafonné est revient à zéro au bout d’un moment », explique Idriss Niang, président d’Agir Ensemble.

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Kheira a 47 ans et habite Bobigny. Elle vient de s’inscrire pour passer le permis avec l’association. Jusque là, impossible pour cette maman de sauter le pas, entre le prix de l’examen et les obligations du quotidien : « quand on gagne 600 euros par mois comme à une époque et qu’on doit nourrir un enfant, c’est compliqué ». Désormais, Kheira va pouvoir réaliser un rêve vieux de vingt ans, « parce que j’avais plein de projet qui nécessitent la voiture, comme être commerçante ».

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Le papier rose a souvent fait défaut à cette mère de famille dans sa recherche d’emploi, notamment une fois à l’aéroport de Roissy où l’employeur demandait le permis. Le permis comme moyen d’insertion, l’un des objectifs de l’association : « en région parisienne, on habite souvent à côté des zones aéroportuaires. Et si on veut y travailler, c’est souvent en horaires décalées. Avoir le permis, c’est s’ouvrir de grandes portes », explique Idriss. Après la Seine-Saint-Denis, l’association espère étendre son agrément pour satisfaire une demande déjà forte dans le Val-de-Marne, le Val d’Oise ou encore l’Essonne.