Un chauffeur de tramway porte plainte contre la RATP

7 septembre 2017 à 8h37 par Mikaà«l Livret

VOLTAGE
Crédit : DR

En février dernier, Grégory avait été violement pris a partie avec 8 autres personne à Bobigny. C'était en marge d'un rassemblement de soutien à Théo qui avait dégénéré. Ce chauffeur, encore très marqué, estime que sa direction lui a donné des ordres dangereux.

La date du 11 février 2017 risque bien de hanté Gregory encore longtemps. Cet employé de la RATP, avec huit autres personnes, a été violemment pris à partie par plusieurs dizaines d’individus, à Bobigny, en marge d’un rassemblement de soutien à Théo, cet ado qui a accusé les policiers de violences lors d’un contrôle d’identité.

Grégory, lui, a déposé plainte contre X pour violences volontaires. Mais il ne s’est pas arrêté là. Le salarié attaque aussi son employeur, la RATP, pour mise en danger de la vie d’autrui. Sept mois après les faits, le chauffeur âgé de 41 ans, est toujours très marqué.

Des ordres dangereux

Ce 11 février 2017, Gregory étais chargé d’inciter les passagers à la validation des tickets sur le quai du tramway T1 à Bobigny. A 15 heures, avec ses collègues, il part en pause déjeuner à la gare routière Pablo Picasso. À ce moment-là, le rassemblement avait déjà commencé et très vite, les tensions sont devenues palpables. La RATP décide de détourner toutes les lignes de la gare pour éviter les débordements.Deux cadres de l’entreprise sont alors venus et on demandé de faire de l’information aux voyageurs et expliquer la situation. Mais Gregory et ses collègues les préviennent du danger que cela peut représenter au vu de la situation et du contexte tendu, en pleine affaire Théo. Leurs supérieurs n’ont rien voulu entendre.

Trois heures d’enfer

Comme attendu, la situation dégénère et la police se met à charger. Gregory et ses collègues se retrouvent alors pris entre deux feux. D’un coté les CRS, de l’autre plusieurs dizaines d’individus prêts à en découdre. Le petit groupe décide de se réfugier dans le local où ils avaient mangé un peu plus tôt. Avec eux, trois agents de la DGSI (ex-Renseignements généraux). Visiblement, ils avaient été repérés par les jeunes qui ont voulu entrer dans le local. Une fois les portes bloquées avec les distributeurs de boissons, l’enfer a commencé. Pendant plus de trois heures, ce groupe de jeunes s’est acharné sur la porte et les vitres à coup de barre de fer et de cocktail Molotov. La porte et les vitres résistent tant bien que mal avant que la police ne parvienne à les libérer.

Le lendemain, il porte plainte contre X mais également contre la RATP pour « non-assistance à personnes en danger » et « mise en danger de la vie d’autrui ». Il affirme que ses collègues n’osent pas faire de même pour ne pas bloquer leur avancement. Lui a décidé d’aller jusqu’au bout. Dans son combat, il est soutenu par le syndicat SAT-RATP. La régie de transport parisienne n’a pour le moment pas réagi.