Une mairie de Seine-Saint-Denis épinglée pour ses comptes

27 décembre 2017 à 8h50 par Mikaà«l Livret

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Crédit : Capture d'écran - Google Maps - Mairie Le-Blanc-Mesnil

Dans un rapport invraisemblable publié il y a quelques jours, la chambre régionale des comptes épingle la gestion de la mairie du Blanc-Mesnil (Seine-Saint-Denis) et pointe du doigt de nombreuses irrégularités.

C’est cher payé ! La Chambre régionale des comptes (CRC) pointe de nombreuses "irrégularités" dans la gestion de la ville du Blanc-Mesnil (Seine-Saint-Denis), dans un rapport publié vendredi dernier. Situé à une quinzaine de kilomètres de Paris, cet ex-bastion communiste de 53.000 habitants a été ravi en 2014 par le candidat LR, Thierry Meignen. 

140.000 euros d'abonnements au PSG

Dans son rapport, la juridiction chargée de vérifier les comptes des collectivités territoriales s'intéresse notamment à une trentaine d'abonnements achetés par la commune depuis 2014 pour assister aux matches de football du Paris SG, pour un montant annuel de 140.000 euros. "Les conditions d'attribution de ces places sont caractérisées par un manque de transparence et une partie d'entre elles est attribuée à des personnalités extérieures de la commune (fonctionnaires, pompiers ou entreprises)", écrit-elle.

La CRC s'interroge aussi sur "plusieurs milliers de bouteilles" d'alcools achetées entre 2011 et 2012 à plusieurs fournisseurs "sans procédure de publicité et de mise en concurrence" : "Il ne semble pas que ces achats aient été uniquement utilisés dans le cadre des manifestations organisées par la ville", dit-elle.

Autre sujet d'inquiétude, les frais de téléphone et d'internet des agents et élus, qui utiliseraient leurs appareils professionnels à des fins personnelles : "En 2014, l'opérateur téléphonique de la ville lui a facturé chaque mois plusieurs dizaines d'heures d'appel à destination de lignes fixes ou mobiles dans des pays étrangers".

Pas de DRH depuis trois ans

Également dans le viseur de la CRC, la gestion des ressources humaines, "défaillante" et "caractérisée par de nombreuses irrégularités". Sont notamment évoqués des "primes sans base légale", un temps de travail "largement inférieur à la durée annuelle légale", un absentéisme pour maladie en hausse de 25 % entre 2011 et 2015, des conditions de recrutement irrégulières... La Chambre note également que "la direction des ressources humaines ne dispose pas d'une structure administrative suffisante pour assurer l'ensemble de ses missions et, depuis près de trois ans, se trouve sans directeur au point qu'aujourd'hui, la collectivité n'est pas en mesure d'identifier précisément la composition de ses effectifs".