Vanves : deux policiers blessent une collègue, ils accusent un prévenu innocent

11 mars 2021 à 12h20 par Lucas Pierre

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Les deux policiers "s'amusaient" à menotter leur collègue policière.
Crédit : CC0

Deux policiers du commissariat de Vanves, dans les Hauts-de-Seine, ont été mis en examen après avoir blessé une de leur collègue et accusé un prévenu à tort. Ils ont été placés sous contrôle judiciaire.

C’est une histoire dont la police se serait bien passée. Selon une enquête du quotidien Le Monde, publiée ce mercredi 10 mars, deux fonctionnaires de police de Vanves (Hauts-de-Seine), ont accusé un prévenu, à tort, d’avoir blessé l’une de leur collègue.

L’histoire remonte au 16 mai 2020. Les deux policiers s’amusent à menotter leur collègue. Problème : cette dernière se blesse au poignet et se voit prescrire plusieurs semaines d’ITT. Difficile pour les policiers d’expliquer une telle histoire à leur hiérarchie. Pour s’en sortir, ils décident de rédiger un faux procès-verbal dans lequel ils incriminent un prévenu, disant que celui-ci aurait été violent au moment de son interpellation.

Les aveux de la policière blessée

La policière soutient d’abord ses deux collègues avant de tout avouer à sa hiérarchie. Une enquête de l’IGPN de dix jours démontrera que les deux policiers sont bel et bien en tort. Le prévenu, accusé des violences sur la policière est finalement relaxé des chefs de violences et rébellion, le 16 octobre dernier. Du côté des deux collègues « blagueurs », le parquet de Nanterre indique qu’une information judiciaire avec déferrement des deux policiers a été ouverte le 8 octobre dernier, jour où leur mise en examen est prononcée.

Les deux policiers sous contrôle judiciaire

Le premier policier est placé sous contrôle judiciaire pour des faits d’injure non-publique à caractère racial et violences sans ITT commise avec arme entre 2019 et mai 2020. Autre chef d’accusation : des violences en réunion suivies d’une ITT supérieure à 8 jours et faux en écriture publique.

Le second policier, lui, est mis en examen pour violences en réunion suivies d’une ITT supérieure à 8 jours, faux en écriture publique et violences sans ITT commise par une personne dépositaire de l’autorité publique.

Les deux collègues ont finalement été placés sous contrôle judiciaire et ont désormais interdiction de se rendre au commissariat de Vanves. Le premier fait l’objet d’une interdiction d’exercer son activité de policier.