Nuit de tensions après la mort d’un jeune de 17 ans lors d’un contrôle de police

28 juin 2023 à 8h12 par Michaël Livret

Nuit de tensions après la mort d’un jeune de 17 ans lors d’un contrôle de police
La mairie du quartier du Val Fourré de Mantes-la-Jolie (Yvelines) en feu
Crédit : @CerfiaFR

Nahel a été tué par un tir policier mardi 27 juin, à Nanterre, lors d’un contrôle de police. L’agent qui a fait feu a été placé en garde à vue pour homicide volontaire.

Des échauffourées à Nanterre et en Île-de-France. Après la mort de Nahel, 17 ans, abattu par la police lors d’un refus d’obtempérer mardi 27 juin, les circonstances sont encore floues. Lors de cette intervention : la police avait d’abord déclaré avoir agi en légitime défense mais la publication d’une vidéo de la scène met à mal la version de l’agent qui a ouvert le feu. Le policier de 38 ans, auteur du tir mortel, a été placé en garde à vue dans les locaux de l’IGPN (Inspection générale de la police nationale), la police des polices. Garde à vue prolongée ce mercredi 28 juin indique le parquet de Nanterre.

La famille de la victime dénonce une bavure policière et compte porter plainte pour « homicide volontaire » et « faux en écriture publique ». La mère de Naël a, de son côté, appelé à une marche blanche, ce jeudi, à 14h à Nanterre devant la préfecture. Le bâtiment se situe en face de l'endroit où est mort le jeune homme.

Nuit de tension

À Nanterre, dans le quartier du Vieux-Pont d’où est originaire la victime, de nombreuses fusées d'artifice ont été tirées à proximité de la préfecture. Un incendie s'est déclaré dans une école de musique, sur lequel les pompiers sont rapidement intervenus. Des feux ont été allumés le long des rails du RER A entre Nanterre et Rueil-Malmaison, plusieurs voitures ont été incendiées, ainsi que des poubelles, et des abribus ont été détruits.

L'école élémentaire de Pablo Picasso était ainsi en proie aux flammes tout comme le centre de loisir des Gavroches où se trouvaient plusieurs dizaines d'animaux qui ont pu être sauvés. Le centre, lui, est détruit.

Des incidents signalés dans d’autres communes franciliennes

La police a procédé à 31 interpellations selon la préfecture de police de Paris. 31 policiers ont également été blessés sur les 350 mobilisés en région parisienne.

D’autres incidents qualifiés de sporadique ont émaillé la nuit ailleurs en Île-de-France comme à Suresnes, à Colombes, à Asnières-sur-Seine, à Rueil-Malmaison, à Gennevilliers, à Clichy-sous-Bois, à Neuilly-sur-Marne, à Aulnay-Sous-Bois, aux Mureaux, à Trappes ou encore à Mantes-la-Jolie où la mairie de quartier du Val Fourré a été ravagée par les flammes.

Gérald Darmamin annonce que 2.000 policiers et gendarmes seront déployés ce mercredi soir pour que "l'ordre public puisse être maintenu". Le ministre de l'Intérieur a par ailleurs " appelé au calme et à la vérité de l'enquête judiciaire". Un appel au calme également lancé par la mairie de Nanterre face à des "dégradations inacceptables".