Pénurie de pilule abortive : des tensions dans certaines pharmacies en Île-de-France

19 avril 2023 à 10h59 par Michaël Livret

Pénurie de pilule abortive : des tensions dans certaines pharmacies en Île-de-France
Des pharmacies de l'Île-de-France commencent à manquer de pilule abortive
Crédit : nna Moneymaker / GETTY IMAGES NORTH AMERICA / Getty Images via AFP

De nombreuses pharmacies ne disposent plus dans leurs rayons de misoprostol, une pilule abortive. Une pénurie qui s’ajoute aux tensions ces dernières semaines sur plusieurs références de médicaments en France.

C'est l'Observatoire de la transparence dans les politiques du médicament (OTMeds) qui a sonné l'alarme il y a déjà plusieurs semaines.

Dans plusieurs endroits, le misoprostol a été ou est encore difficile, voire impossible à trouver, par exemple, à Versailles (Yvelines) et à Issy-les-Moulineaux (Hauts-de-Seine).

L'interruption volontaire de grossesse (IVG) médicamenteuse consiste à prendre successivement deux médicaments : la mifépristone puis, 36 à 48 h après, le misoprostol, nécessaire à l'expulsion de l'embryon.

« Trois mois de stocks »

En France, deux spécialités à base de misoprostol sont autorisées dans les IVG médicamenteuses et commercialisées par le laboratoire Nordic Pharma, aux capitaux largement américains : Gymiso et Misoone.

En France, en raison des pénuries, "l'accès à l'avortement risque d'être fortement limité, portant une grave atteinte aux droits sexuels et reproductifs des femmes", a alerté mardi le Haut Conseil à l'égalité entre les femmes et les hommes (HCE), rappelant que 70% des IVG sont médicamenteuses.

L'accès à ce médicament est "possible partout", a assuré mercredi le ministre de la Santé. François Braun précise que, si on ne le trouvait pas en pharmacie, les centres qui pratiquent les IVG en ont toujours eu à disposition.

"Il y a maintenant trois mois de stocks", a-t-il par ailleurs voulu rassurer.

Un hiver marqué par les tensions

La semaine dernière, le Planning familial s'était aussi ému de la situation, appelant à des mesures "pour que l'accès à l'IVG ne soit pas restreint".

OTMeds appelle à une relocalisation massive de la production de médicaments en France, estimant que l'éclatement de celle-ci en plusieurs pays contribue aux problèmes d'approvisionnement.

Au cours des derniers mois, des tensions ont pesé sur les stocks de plusieurs médicaments. Cet hiver plusieurs antibiotiques, dont l'amoxicilline, étaient ainsi en rupture.

(avec AFP)