Pierre Ménès visé par une nouvelle enquête pour agressions sexuelles

6 janvier 2022 à 12h08 par Lucas Pierre

Pierre Ménès visé par une nouvelle enquête pour agressions sexuelles
Pierre Ménès, 58 ans, a depuis été évincé de la chaîne cryptée.
Crédit : FRANCK FIFE / AFP

L’ex-chroniqueur sportif de Canal+ et journaliste Pierre Ménès est visé par une nouvelle enquête préliminaire pour agressions sexuelles. Enquête ouverte ce mardi 4 janvier par le parquet de Nanterre suite à la diffusion du documentaire Je ne suis pas une salope, je suis une journaliste de Marie Portolano. La journaliste accuse Pierre Ménès de plusieurs agressions, notamment d’avoir soulevé sa jupe avant de lui toucher les fesses.

Déjà renvoyé devant le tribunal correctionnel pour des faits similaires, l'ancien chroniqueur vedette de Canal+ Pierre Ménès est visé par une nouvelle enquête pour agressions sexuelles, à la suite de la diffusion du documentaire de la journaliste Marie Portolano. Saisi par l'inspection du travail, le parquet de Nanterre a ouvert mardi une enquête préliminaire pour des faits d'agressions sexuelles et de harcèlements sexuels contre M. Ménès, 58 ans, a-t-il indiqué jeudi, contacté par l'AFP. Les investigations sont confiées à la Brigade de répression de la délinquance contre les personnes (BRDP), a ajouté le ministère public.

Dans son documentaire Je ne suis pas une salope, je suis une journaliste, traitant du sexisme dans le milieu du journalisme sportif et diffusé au printemps 2021 sur Canal+, la journaliste Marie Portolano accuse notamment son ancien collègue de travail de plusieurs agressions sexuelles. Une enquête interne avait été ouverte dans la foulée par la chaîne Canal+, accusée d'avoir retiré du documentaire les passages les plus incriminants contre leur chroniqueur vedette. Au cours de cette enquête, selon le site d'information Les Jours, sept personnes ont dénoncé les agissements du journaliste sportif

« Pierre Ménès et son employeur se sont séparés en bon terme. Canal+, après avoir étudié tous les éléments, dont ce rapport interne, ne l'avait pas licencié pour faute. Ils avaient convenu d'un accord à l'amiable, ce qui prouve qu'il n'y a aucun élément de preuve qui permette d'engager la responsabilité de Pierre Ménès », a réagi auprès de l'AFP son avocat Me Arash Derambarsh, ajoutant que son client était « très serein ». Ce dernier est notamment accusé d'avoir soulevé la jupe de Marie Portolano et de lui avoir touché les fesses, hors antenne et devant le public de l'émission du Canal Football Club, en 2016. Il assure ne pas s'en souvenir, en raison de graves problèmes de santé à l'époque. Il est aussi accusé d'avoir embrassé de force deux chroniqueuses, Isabelle Moreau et Francesca Antoniotti, pendant des émissions de télévision. Le porte-parole du ministère de l'Intérieur Camille Chaize avait alors rappelé que « embrasser quelqu'un de force/par surprise, lui attraper les fesses sur un plateau TV » est une « agression sexuelle punie par la loi ».

Jugé en juin à Paris

Après les résultats de cette enquête interne, l'inspection du travail des Hauts-de-Seine (département où est basé le siège de Canal+) a décidé en décembre de saisir la justice, qui a donc ouvert une enquête. Pierre Ménès a quitté Canal+ l'été dernier après ces révélations qui l'ont poussé à présenter ses « regrets » et « excuses les plus sincères » à ses « victimes »« On ne me reprendra jamais à faire des choses comme ça », avait-il affirmé, tout en estimant que depuis l'émergence du mouvement « #Metoo, on ne peut plus rien dire, on ne peut plus rien faire ».

Il a également été écarté du célèbre jeu vidéo de football Fifa, auquel il prêtait sa voix depuis des années. M. Ménès sera par ailleurs jugé en juin 2022 à Paris, pour une autre affaire d'agression sexuelle. A l'issue du match PSG-Nantes du 20 novembre 2021 au Parc des Princes, une femme a signalé à la police des faits d'agression sexuelle dont Pierre Ménès serait responsable, sans porter plainte. Le parquet de Paris avait ouvert une enquête. Le mis en cause, qui conteste les faits, avait été placé en garde à vue et à l'issue de celle-ci, il s'était vu délivrer une convocation par officier de police judiciaire (COPJ) pour être jugé le 8 juin.

A Nanterre, une information judiciaire du chef de « harcèlement moral » et visant le chroniqueur a par ailleurs été ouverte en décembre 2020, à la suite d'un dépôt de plainte avec constitution de partie civile en mai 2020 par son ancien assistant Emmanuel Trumer, qui l'accuse d'« homophobie » et de « racisme ». Une première plainte dans ce dossier avait été classée sans suite en octobre 2020 « pour infraction insuffisamment caractérisée ».

 

(Avec AFP)