Gynécologue accusé de violences à Paris : un collectif à la recherche de témoignages

5 octobre 2021 à 18h31 par Lucas Pierre

Violences gynécologue Hôpital Tenon
A ce jour, 150 personnes sont venues se confier auprès du collectif Stop VOG
Crédit : CC0

Le collectif Stop aux violences obstétricales et gynécologiques est toujours à la recherche de témoignages. Voilà plusieurs jours que les témoignages pleuvent à l’encontre d’un professionnel de l’endométriose de l’hôpital Tenon à Paris. L’homme, reconnu dans le milieu, est accusé de violences envers ses patientes.

Sonia Bisch, fondatrice de Stop aux violences obstétricales et gynécologiques (Stop VOG) affirme auprès de Voltage vouloir recueillir encore aujourd’hui des témoignages de violences. Depuis plusieurs jours, un gynécologue de l’hôpital Tenon, à Paris, reconnu dans le milieu, est la cible de nombreux témoignages accablants. « Ce sont des internes en médecine qui nous ont contacté en nous disant qu’elles n’en pouvaient plus d’assister aux consultations et opérations de ce monsieur parce qu’il commet des viols gynécologiques » explique Sonia Bisch. « On a diffusé sur les réseaux sociaux leurs témoignages, c’était le 13 septembre, et ça a fait boule de neige, d’autres internes nous ont aussi contacté » ajoute-t-elle.

Le professeur, spécialiste de l’endométriose, est visé par deux plaintes pour « viol en réunion ». Les internes en médecine auteures des signalements auprès de Stop VOG affirment avoir été témoin de « violences graves ». « Les femmes hurlaient, il leur faisait très mal lors des examens gynécologiques » indiquent-t-elles.

« Le gouvernement ne fait strictement rien »

Aujourd’hui, près de 150 personnes sont déjà venues témoigner auprès du collectif selon sa fondatrice. Sonia Bisch précise par ailleurs qu’une « loi française [qui] date de 2002 dit que les professionnels de santé ont obligation de demander l’accord avant de faire un acte, un examen médical ». Une pratique manifestement pas toujours respectée à en croire les témoignages. L’une des victimes admet même : « j’ai fait un suivi gynéco depuis des années, j’ai l’habitude d’avoir des touchers vaginaux, voire des touchers rectaux, jamais on ne m’a fait aussi mal que ce professeur. Je lui demandais d’arrêter, il continuait, il me regardait dans les yeux, j’en pleurais, j’hurlais, il continuait ».

Sonia Bisch tient par ailleurs à rappeler que « quand on va chez le gynéco, on s’attend à avoir un toucher vaginal, voire des touchers rectaux, mais pas forcément ! Il ne faut pas faire de touchers vaginaux systématiques avant 25 ans » selon des recommandations émises par les hautes instances de santé française. La fondatrice de Stop VOG rappelle aussi que « depuis 2018, il y a un rapport du Haut Conseil à l’Egalité entre les Femmes et les Hommes. » Le rapport fait état de « violences généralisées en France » explique Sonia Bisch qui ajoute que « depuis quatre ans, le gouvernement ne fait strictement rien. »

 

(Propos recueillis par Maud Tambellini)