Règles douloureuses : l'Espagne est le premier pays d'Europe à adopter un "congé menstruel"

16 février 2023 à 15h16 par A. L.

Règles douloureuses : l'Espagne est le premier pays d'Europe à adopter un "congé menstruel"
Photo d'illustration
Crédit : Pixabay

Ce jeudi 16 février 2023, le Parlement espagnol a adopté une loi créant un "congé menstruel" pour les femmes souffrant de règles douloureuses.

C'est une loi fortement symbolique qu'a adopté l'Espagne ce jeudi 16 février. Les députés espagnols ont entériné un texte permettant aux femmes souffrant de règles douloureuses d’avoir un congé menstruel. Cette mesure inédite, adoptée par 185 voix favorables, 154 contre et 3 abstentions, est une grande première en Europe. Elle fait d'ailleurs partie d'un texte beaucoup plus large qui renforce l'accès à l'avortement dans les hôpitaux publics. L'Espagne rejoint ainsi le cercle fermé des rares pays dans le monde à intégrer cette mesure dans sa législation, à l'instar notamment du Japon, de l'Indonésie ou de la Zambie.

"C'est un jour historique pour les avancées féministes", a écrit sur Twitter la ministre de l'Egalité Irene Montero, membre de la formation de gauche radicale Podemos, alliée des socialistes au sein de l'exécutif. 

 

 

Briser le tabou des règles douloureuses

 

Grâce à cette loi, "l'arrêt de travail d'une femme en cas de règles incapacitantes" liées, par exemple, "à des pathologies comme l'endométriose" sera "reconnu comme une situation spéciale d'incapacité temporaire" de travail. L'autorisation d'absence devra être fournie par le médecin traitant et présentée directement à l'entreprise. Le congé menstruel de trois jours sera pris en charge dès le premier jour par la Sécurité sociale et pourra être porté à cinq en cas de symptômes aigus (crampes, vertiges, vomissement), précse le journal El Pais.  

Tandis qu'Irène Montero applaudit cette mesure destinée à encourager la fin des tabous autour des règles et des douleurs qu’elles peuvent générer, Marta Gonzáles Vásquez, député du Parti populaire espagnol, craint qu'elle ait des "​conséquences négatives" pour les femmes sur le marché du travail. Certaines associations féministes se disent également inquiètes d'un éventuel frein à l’embauche de la part des employeurs souhaitant éviter ce type d’absences.