84% des femmes se sentent en insécurité la nuit

5 juin 2024 à 11h04 par Estelle Lafont

84% des femmes se sentent en insécurité la nuit
Les principales concernées sont les femmes de moins de 35 ans
Crédit : Pixabay @theotherkev

Une étude menée auprès de femmes citadines révèle que l’espace public le soir n’est pas un lieu rassurant à leurs yeux. 38% d’entre elles ont même reconnu s’être déjà fait agresser.

C’est Lime, l’opérateur de vélos en libre-service qui a demandé cette étude, menée par OpinionWay. Elle a concerné un panel de plus de 1.000 femmes âgées de 18 à 64 ans et le constat est parlant : 84% d’entre elles ne se sentent pas en sécurité la nuit en cas de déplacement urbain.

Et 94% (c’est vraiment beaucoup), utilisent certaines « stratégies » pour optimiser leur sécurité : marcher plus vite, emprunter exprès de grands axes où il y a du monde, changer d’itinéraire si un individu leur semble louche sur leur trajectoire.

Ce qu’il faut retenir de cette étude, c’est que les principales concernées sont les femmes de moins de 35 ans. 45% d'entres elles affirment avoir déjà été harcelées au moins une fois.

Lime étant une entreprise de libre-service de vélos, l’étude portait également sur leur utilisation des deux-roues. 78% des personnes interrogées reconnaissent de nombreux avantages comme le fait qu’il est plus dur pour un agresseur de s’en prendre à une cycliste qu’à une piétonne. Elles affirment toutefois ne pas utiliser le vélo comme miyen de transport régulier pour diverses raisons.

La tenue vestimentaire : difficile d’être sereine en deux roues si à chaque virage notre robe risque de dévoiler ce qu’on ne veut pas montrer. En deuxième place vient la protection physique, quasi-nulle à vélo contre celle offerte par la voiture. Et enfin l’aménagement urbain inadéquat, particulièrement l’éclairage, si on en revient au postulat de départ : les déplacements nocturne.

Axes de solutions

Pourtant, parmi les interrogées, 1 femme sur 2 déclare vouloir se déplacer en vélo, et 1 sur 3 désire aussi le faire la nuit mais n’ose pas encore.

Le réseau social Meuf (sorti il y a quelques mois, dont l’utilisation est réservé aux femmes, pour les femmes) s’est associé à Lime pour mettre en vente des shorts cyclistes estampillés « Queen du bitume » pour inciter la gent féminine à utiliser le vélo pour se déplacer en toute sérénité, sans risque de commentaires désobligeants, regards appuyés ou accidents de coup vent.

De son côté l’entreprise américaine au logo de citron propose de baisser le tarif de l’offre de transport la nuit de 50%, accessible via l’application Meuf d’ailleurs, pour inciter la pratique.

Parmi les solutions, plus douces, en amont : la prévention dès le plus jeune âge, à l’école, à la maison, pour sensibiliser la jeune génération au savoir être, savoir vivre et bons comportements. Enfin, vous pouvez aussi utiliser l’application Umay, qui recense les safe place (lieux sûrs) si jamais vous vous sentez en insécurité. Il en existe plus de 400 rien que dans Paris.