Jardins d’Aubervilliers : la justice demande une révision du projet

11 février 2022 à 13h24 par Lucas Pierre avec AFP

Jardins d'Aubervilliers : la justice demande la révision du projet
La justice donne quatre mois pour une nouvelle proposition.
Crédit : CC0

La justice annonce avoir invalidé le plan local d’urbanisme concernant les jardins ouvriers d’Aubervilliers. Ce plan prévoit la destruction de plusieurs parcelles en vue de la construction d’un centre aquatique devant accueillir les entraînements des athlètes lors des Jeux Olympiques de Paris 2024.

La Cour administrative d’appel de Paris annonce ce jeudi 10 février avoir invalidé le plan local d’urbanisme en vue de la destruction des jardins ouvriers d’Aubervilliers. Ce projet, qui prévoit de détruire plusieurs parcelles de ces jardins, doit permettre la construction d’un centre aquatique pour accueillir les entraînements des athlètes lors des Jeux Olympiques de Paris 2024. Des riverains et des militants écologistes occupent régulièrement les lieux et dénoncent une « atteinte » à la biodiversité. La justice impose à l’intercommunalité dirigée par Mathieu Hanotin, maire de Saint-Denis, de proposer un nouveau projet dans les quatre prochains mois.

Au mois de novembre dernier, la cour avait annoncé que « le juge des référés [avait] accédé à la demande de la commune d'Aubervilliers et levé les effets de la suspension qu'il avait ordonnée le 20 septembre 2021, ainsi que l'injonction de mettre fin aux travaux concernés. Les travaux du centre aquatique peuvent donc légalement reprendre, à ce stade de la procédure contentieuse ». Dans son ordonnance, la cour a considéré que la ville avait « régularisé »  les points qui avaient initialement conduit à suspendre le chantier : la légalité du permis de construire, des compensations en matière d'urbanisme (plantations d'arbres notamment) et surtout la présence d'un restaurant au sein de cet équipement public, désormais transformé en « espace forme et bien-être ».

Vive opposition au projet

Trois jardiniers et deux associations de défense de l'environnement étaient à l'initiative de cette procédure d'urgence contre le projet, qui implique la destruction de parcelles de jardins ouvriers historiques. La construction de cette piscine d'entraînement ampute environ 4.000 m2 à une enclave centenaire de verdure.

Des centaines de personnes ont montré leur hostilité au projet en manifestant voire, pour une poignée d'entre eux, en occupant le site pendant quatre mois avant d'en être évacués. D'un montant de 33 millions d'euros, la piscine doit s'inscrire dans le calendrier olympique pour bénéficier des subventions de la Solideo (la société chargée de livrer les ouvrages pour les JO-2024), qui finance un tiers du coût du projet, et être prête à temps pour accueillir les athlètes.