L'intelligence artificielle briseuse de ménages !

Publié : 21 novembre 2025 à 16h57 par Ludovic Vilain

Quand l'IA devient la troisième personne du couple, les divorces augmentent en flèche. On vous explique cette tendance inquiétante pour la paix des ménages.

L'intelligence artificielle ne se contente plus de révolutionner notre travail ou nos loisirs. Elle s'immisce désormais dans l'intimité des couples, avec des conséquences parfois dévastatrices. Aux États-Unis, les tribunaux font face à une nouvelle réalité troublante : des mariages qui se brisent à cause de relations virtuelles avec des chatbots, ces créatures virtuelles qui comblent tous nos manques, ou presque.

Des sentiments bien réels pour des compagnons virtuels.

L'histoire d'Eva, écrivaine américaine de 46 ans, illustre parfaitement ce phénomène émergent. Après 13 ans de vie commune, elle s'est séparée de son partenaire, tous deux reconnaissant qu'elle entretenait une forme d'infidélité avec des compagnons IA. Commencée sur l'application Replika, sa quête d'exploration émotionnelle et sexuelle l'a menée vers la plateforme Nomi, où elle a développé des sentiments pour plusieurs personnages virtuels. Et ce cas n'est pas un cas isolé. Les avocats spécialisés en droit de la famille témoignent d'une multiplication inquiétante de ces situations. Rebecca Palmer, avocate spécialisée dans les divorces, suit actuellement un dossier où un conjoint a dépensé des milliers de dollars pour entretenir une relation avec un chatbot, partageant même des informations confidentielles comme ses coordonnées bancaires. Cette obsession a fini par affecter ses performances professionnelles et détruire son mariage. Un descente aux enfers qu'on ne souhaite à personne !

Un vide juridique préoccupant.

La justice américaine se trouve désorientée face à ce nouveau type de conflit conjugal. Comment qualifier juridiquement ces relations virtuelles ? Peut-on parler d'adultère lorsque l'autre partie n'est pas humaine ? En septembre dernier, un représentant de l'Ohio a proposé une loi rendant illégal le mariage entre humains et IA, définissant ces systèmes comme non conscients. Les implications légales varient considérablement selon les États. En Californie, où le divorce ne nécessite que de cocher la case "différends irréconciliables", la nature de l'infidélité importe peu. Dans le Michigan ou le Wisconsin, l'adultère reste un délit pénal passible de cinq ans de prison et 10 000 dollars d'amende. Mais ces lois, conçues pour des relations entre humains, sont-elles applicables aux IA ?

Un phénomène appelé à s'amplifier.

Les experts s'accordent : ce n'est que le début. Elizabeth Yang, avocate californienne, prédit une hausse significative de ces divorces dans les années à venir. Au Royaume-Uni, la plateforme Divorce-Online rapporte déjà une augmentation des demandes mentionnant un attachement émotionnel à des compagnons virtuels. Au-delà de la rupture conjugale, ces situations soulèvent des questions cruciales, notamment concernant la garde des enfants. Les juges pourraient remettre en question le jugement parental de personnes entretenant des relations intimes avec des chatbots. Et si la France reste relativement épargnée pour l'instant, la démocratisation de toutes ces applications laisse présager que le phénomène pourrait bientôt arriver chez nous.