La French Touch inscrite au patrimoine culturel

Publié : 13h45 par Ludovic VILAIN

Crédit image: Capture Instagram@daftpunk

C'est un tournant historique pour la musique électronique française. Depuis le 17 décembre elle est inscrite au patrimoine culturel immatériel français. Un premier pas peut-être vers une reconnaissance par l'UNESCO.

C'est une date et une décision dont se souviendront longtemps les Daft Punk, Air, Amor ou Ofenbach. L'inscription au patrimoine de la French Touch officialise enfin la place de la musique électronique dans le paysage culturel français, après des décennies de combat pour sa légitimité. La ministre de la Culture Rachida Dati a salué cette inscription en déclarant que "les musiques électroniques ont toute leur place dans notre patrimoine immatériel national". Une reconnaissance qui résonne comme une victoire pour tous les acteurs de la scène électronique, des artistes aux organisateurs de festivals.

Tommy Vaudecrane, président de l'association Technopol et organisateur de la mythique Techno Parade parisienne depuis 1998, a particulièrement marqué ce moment historique. Dans une déclaration à l'AFP, il évoque avec émotion le chemin parcouru depuis les premières heures de la musique électronique en France. "Les premières larmes que j'ai versées pour la musique électronique, c'étaient sous les gaz lacrymogènes quand elle était diabolisée", se souvient-il, faisant référence aux années où les free parties étaient réprimées et la culture techno stigmatisée. "La petite larme que je verse aujourd'hui, c'est la joie de voir nos musiques enfin inscrites au Patrimoine culturel", poursuit-il en saluant "une étape historique".

Cette inscription au patrimoine culturel immatériel français constitue la première marche vers une candidature au patrimoine mondial de l'Unesco. Le président Emmanuel Macron s'était d'ailleurs montré favorable à cette démarche dès le mois de juin dernier, reconnaissant l'importance culturelle et économique de la scène électronique française. La France compte en effet parmi les pays les plus dynamiques en matière de musique électronique, avec des artistes reconnus mondialement et des festivals qui attirent des centaines de milliers de festivaliers chaque année.

Cette reconnaissance officielle pourrait ouvrir de nouvelles perspectives pour le secteur, notamment en termes de soutien public et de protection du patrimoine culturel lié à cette scène musicale. Des lieux emblématiques aux techniques de production en passant par les pratiques festives, c'est toute une culture qui se voit désormais reconnue et protégée par l'État français.

Pour la communauté électronique française, cette inscription marque la fin d'une longue bataille pour la légitimité culturelle et le début d'une nouvelle ère de reconnaissance institutionnelle. Et n'est qu'un début alors on croise les doigts et on ouvre les oreilles.