Le campement de migrants du parc André-Citroën a été évacué

6 septembre 2021 à 17h22 par Mathieu Message

À Paris, le camp de migrants devant la préfecture d'Ile-de-France a été évacué.
À Paris, le camp de migrants devant la préfecture d'Ile-de-France a été évacué.
Crédit : THOMAS SAMSON / AFP

Les personnes qui occupaient le parc André-Citroën ont été évacuées de leur campement dans le 15e arrondissement. Ils avaient installé leur tente devant la préfecture de Paris et de le région Ile-de-France depuis mercredi pour réclamer des solutions d'hébergement.

Le campement situé sur le parc André-Citröen a été évacué et les tentes présentes devant la préfecture de Paris et de le région Ile-de-France ont été retirées.

1210 personnes évacuées

Samedi, vers 7 heures, des agents municipaux sont entrés dans le parc André-Citroën pour faire évacuer les tentes appartenant à 1210 sans-abris. Sous escorte policière, les personnes présentes (dont 200 migrants afghans selon l'association Utopia56) ont été divisés en deux groupes : les familles d'un côté et les hommes seuls de l'autre. Ils ont ensuite été pris en charge pour être mis à l'abris par la préfecture de région qui gère l'hébergement d'urgence. D'autres patientent dans des chambres d'hôtels.

Pour l’association Utopia56, qui aide ces personnes, le sentiment face à cette évacuation est mitigé. Kerill Theurillat est coordinateur de terrain et considère que la gestion des différents cas est discutable : "Au début, nous étions soulagés que ces personnes soient prises en charge. Puis certaines personnes ont reçu une obligation de quitter le territoire français. En fait, les personnes sont montées dans les bus en pensant accéder à un hébergement en Île-de-France, qui travaillent en région parisienne, et qui finalement n'ont pas été prévenues qu'elles partaient sur d'autres régions. À leur arrivée, la police attendait les personnes à la sortie des bus et des personnes ont directement été conduites au commissariat plutôt que vers des solutions d'hébergement."

Kerill Theurillat témoigne sur l'évacuation de camp André-Citroën.
Kerill Theurillat témoigne sur l'évacuation de camp André-Citroën.
Crédit : Mathieu MESSAGE

Quelle proposition d'accueil en France ?

À l'heure où le débat sur l'accueil des migrants afghans fait rage, se pose aussi la question de l'accueil en France. Selon Kerill Theurillat, il existe un vrai problème entre les possibilités et le discours politique, alors que de réelles solutions d’hébergements pourraient être proposées : "Il y a 300 000 logements et bâtiments vacants uniquement à Paris. Dans la loi, il existe des mesures de réquisition de bâtiments vides. Notamment l'article L641 du code de la construction et de l'habitation, qui prévoit que le préfet, lorsqu'il est face à une urgence sociale comme celle-ci, peut réquisitionner des bâtiments pour héberger des personnes à la rue. Cela dépend juste d'un choix politique."
 
L’association Utopia 56 défend la réquisition des logements vides. Elle estime qu'ils sont au nombre de 3 millions sur tout le territoire français.
Kerill Theurillat témoigne sur les solutions d'hébergement à Paris.
Kerill Theurillat témoigne sur les solutions d'hébergement à Paris.
Crédit : Mathieu MESSAGE