Des débordements Porte de Clichy lors de la manifestation du collectif Adama Traoré

2 juin 2020 à 21h43 par CC

VOLTAGE
Crédit : STEPHANE DE SAKUTIN / AFP

Une foule compacte s'est rassemblée devant le TGI de Paris, malgré l'interdiction de manifester par la préfecture de police. Des tensions ont éclaté à la fin du rassemblement.

Jets de projectiles, tirs de gaz lacrymogènes, incendies, manifestants sur le périphérique.... Des incidents ont éclaté ce 2 juin au soir en marge d'un vaste rassemblement à Paris pour dénoncer les violences policières

"Quelques incidents en marge de la manifestation interdite pour lesquels les forces de l'ordre sont en train d'intervenir", a twitté peu après 21H00 la préfecture de police qui avait interdit ce rassemblement à l'appel du collectif Adama, auquel ont participé des milliers de personnes autour du palais de justice avant d'être éparpillées.

Le rassemblement, qui avait débuté à 19H00 sur le parvis du tribunal dans le nord-est de Paris, a été perturbé par des jets de projectiles et la police a fait usage de gaz lacrymogène.

Les manifestants se sont ensuite dispersés dans les rues alentours et sur le boulevard périphérique. Sur l'artère surplombée par les volutes de fumée, des centaines d'entre eux ont bloqué les voitures, les laissant passer au compte-gouttes.  

Des affrontements sporadiques ont éclaté sur le périphérique, où des policiers ont reçu des jets de pierre et répliqué en tirant avec les LBD.

Dans les rues autour du tribunal, des barricades ont été érigées et des vélos incendiés. 

Après 22H00, des voitures de police ont été la cible de jets d'objets divers (pierres, bouteilles), notamment sur l'avenue de Clichy où les pompiers ont dû intervenir pour éteindre des feux de poubelles et des barricades. Les forces de l'ordre ont répliqué par des tirs de gaz lacrymogène.

Les troubles ont aussi gagné les rues de la commune limitrophe de Clichy (Hauts-de-Seine), avec des feux de poubelle et des barricades le long de l'artère principale, ainsi que les vitres d'un poste de police municipale saccagées. 

"Quand on se bat pour Georges Floyd, on se bat pour Adama Traoré"

Ce sont les mots d'Assa Traoré, la sœur aînée d'Adama Traoré, mort en 2016 après son interpellation dans le Val-d'Oise, pour s' adresser à la foule, déjà convaincue, armée d'un mégaphone.

Face à la jeune femme, porte-parole du Collectif Adama, des manifestants, jeunes et de toutes origines, scandaient "Révolte" ou "Tout le monde déteste la police". 

La mort de George Floyd, un Américain noir de 46 ans asphyxié par un policier blanc aux Etats-Unis, a déclenché dans le pays depuis une semaine des manifestations contre les brutalités policières, le racisme et les inégalités sociales.

Mardi matin à Paris, la préfecture de police avait annoncé que la manifestation n'était pas autorisée en raison de l'état d'urgence sanitaire qui proscrit tout rassemblement public de plus de dix personnes, car elle n'avait "fait l'objet d'aucune déclaration préalable". La préfecture qui s'attendait à des débordements à la lecture des appels à manifester sur les réseaux sociaux.

A l'origine de cette manifestation, 4 ans après la mort du jeune homme : La contre-expertise demandée par la famille d’Adama Traoré. Les experts estiment que le plaquage ventral opéré par les gendarmes lors de son arrestation en 2016 est à l’origine de sa mort.