Paris : trois pompiers comparaissent devant la justice après avoir filmé un homme empalé

19 octobre 2021 à 12h45 par Lucas Pierre

Trois pompiers comparaissent devant le tribunal correctionnel de Paris
Les trois pompiers sont jugés aujourd'hui devant le tribunal correctionnel de Paris.
Crédit : CC0

L’audience de trois sapeurs-pompiers de Paris devant le tribunal correctionnel doit débuter ce mardi 19 octobre. Ils sont mis en cause pour avoir filmé et relayé sur les réseaux sociaux des vidéos d’un homme mourant dans un bloc opératoire au mois de septembre 2018. La victime de 26 ans s’était jetée du 6ème étage d’un immeuble avant de s’empaler sur un plot.

Trois pompiers de la BSPP (Brigade des sapeurs-pompiers de Paris) devant la justice ce mardi. Les deux hauts gradés, médecins militaires, et le soldat du feu comparaissent pour avoir filmé et partagé les images d’une victime dans un bloc opératoire de l’hôpital Beaujon, à Clichy.

Les faits remontent au mois de septembre 2018. Il est aux alentours de 23 heures quand Louis, jeune homme psychologiquement fragile, se jette du 6ème étage de son immeuble dans le XVIIe arrondissement de Paris, avant de s’empaler sur un plot. Une fois sur place, les pompiers sont contraints de scier le plot qui transperce le corps du jeune homme avant de le transférer d’urgence à l’hôpital où il succombe à ses blessures.

Deux policiers également visés

Il n’aura même pas fallu une journée avant que de nombreuses vidéos de la victime, dans le bloc opératoire, se retrouvent sur les réseaux sociaux. Dans ces vidéos, on peut voir le médecin retirer le plot du corps du jeune homme, qu’il brandit dans un geste de victoire, accompagné des cris « de joie » des pompiers, qui filment la scène. C’est à la découverte de ces images que la mère de la victime décide de porter plainte.

L’AP-HP s’empare aussi de l’affaire en portant plainte et en ouvrant une enquête administrative dans l’objectif de « lever le doute sur une éventuelle implication » de médecins. Deux policiers sont également mis en cause pour avoir filmé les images des caméras de vidéosurveillance de la rue, au moment du drame. Les pompiers risquent a minima plusieurs jours d’arrêt. Une suspension totale si une enquête pénale est ouverte.